La réalisation d’une campagne agricole passe nécessairement par des actions vigoureuses. A Ségou, les acteurs du secteur de l’agriculture se mobilisent en vue d’accroître la production agricole cette année. Selon le président directeur général de l’Office du Niger, Dr Mamadou M’Baré Coulibaly, plusieurs mesures ont été prises afin de permettre aux agriculteurs d’aborder sereinement la campagne agricole 2019-2020. Il s’agit premièrement de l’entretien et de la réhabilitation des canaux d’irrigation dans toutes les zones de production de l’Office du Niger. Ce travail, a assuré Dr Mamadou M’Baré Coulibaly, a été effectué à hauteur de souhait pour qu’il n’y ait pas une crise d’eau. La seconde mesure, a-t-il dit, a trait au conseil et à l’assistance technique des exploitants pour le respect du calendrier agricole. La troisième mesure est la disponibilité des engrains. A ce propos, le patron de l’Office du Niger a indiqué que les paysans ont pris toutes les dispositions pour atteindre les objectifs de la campagne agricole 2019-2020.
Pour ce qui est du riz paddy, l’objectif à atteindre est de plus de 800.000 tonnes sur une superficie de 140 000 hectares avec un rendement moyen estimé à 6,230 tonnes par hectare. Il est prévu pour le maraîchage (11.138 hectares), l’échalote (8210 hectares), a signalé Dr Mamadou M’Baré Coulibaly, avant d’ajouter que pour la filière maïs, il est attendu une production de 11.255 tonnes sur une superficie de 1980 hectares pour un rendement moyen de 5,68 tonnes à l’hectare. De son côté, le chef de section agriculture de Macina, Abdou Maïga, déplore le manque d’agents d’encadrement dû en grande partie à l’insécurité qui sévit dans cette zone. «Certains paysans, qui ont certes la volonté d’exploiter de grandes superficies, ont restreint leurs actions à cause de l’insécurité», a-t-il affirmé, avant de regretter les pluies intermittentes qui ne sont pas à la hauteur. Tout de même, Abdou Maïga espère une bonne campagne agricole. «Il n’ y a pas encore de facteurs négatifs. Dans le cercle de Macina, nous avons procédé à l’installation des cultures sèches et des pépinières de riz dans la zone Office du Niger. Avec le retour des pluies, les paysans vont planter le mil, le sorgho, l’arachide. Nous ne doutons pas de la réussite de cette campagne agricole», a-t-il rassuré. Pour le coordinateur de l’Association des organisations professionnelles paysannes (AOPP), Henri Bosco Coulibaly, la réussite de la campagne agricole passera forcément par la dotation des agents d’encadrement en moyens logistiques et en carburant, la formation et la livraison des engrains aux paysans dans les zones enclavées. A en croire notre interlocuteur, la gestion des stocks, la pénurie de main d’œuvre au niveau des champs sont autant de contraintes à résoudre.
Ayant participé à l’atelier de restitution du plan de campagne agricole 2019-2020 (composante végétale) tenu à Ségou, Lamine Diarra, producteur semencier à Bla, affirmera que l’appropriation du contenu de ce document constitue un pas décisif en vue d’atteindre les objectifs de la campagne. Cependant, il a souhaité qu’une solution soit trouvée aux difficultés que rencontrent les paysans dans l’écoulement de leurs produits. Pour avoir de meilleurs résultats de production agricole en comptant sur une bonne pluviométrie, la subvention des intrants (engrais et semences améliorées), leur disponibilité sur l’ensemble de la région et une synergie d’action entre tous les acteurs sont indispensables.
Mamadou SY
AMAP-Ségou
Source: L’ Essor- Mali