Les femmes ne manquent vraiment pas d’imagination et d’astuces pour séduire leur partenaire. Outre la lingerie extra sexy, leurs nouvelles trouvailles : le port des perles africaines communément appelées en malinké »Baya ». Cependant, si cette parure revêt un caractère aphrodisiaque, le côté curatif et protecteur n’est pas exclu. Voyage dans un monde érotique où le beau est le seul maître de la conquête du cœur.
Le »Baya » est un ensemble ou un collier de perles utilisées par les africaines à titre d’ornement de leur hanche. »Afflema » en Akan ou »Baya » en malinké, cette parure a plusieurs objectifs : la séduction, la protection et la santé.
De ses composantes à ses origines
Le »Baya », tout comme »L’afflema », est constitué de diverses matières premières telles la porcelaine, le caoutchouc, les excréments d’une espèce rare de papillon, de roche et de bois. Ces perles viennent généralement de l’Indochine, du Maroc et du Liban. En Afrique de l’Ouest, il s’agit du Mali, du Sénégal, du Nigeria et du Ghana. Le »Baya » est confectionné au Sénégal par les »Laoubè » qui sont des peuhls.
Les femmes sont des danseuses de fesses. Et parmi eux, il y a des porteurs de chance, des vendeurs de »Baya » envoûté. C’est un peuple riche. À côté de tout cela, il y a un arbre qui produit des fruits rouges appelés »Yiridenen » en malinké et »Sidem » en Wolof. L’obtention de ce type de »Baya » requiert un minimum d’effort et d’ingéniosité. Tout d’abord, il faut piler les fruits. Ensuite, les faire sécher, les griller et les polir et enfin proférer des paroles prophétiques dont seules les vieilles »Laoubè » ont le secret.
Les différents types de »Baya » et leurs secrets
Il existe plusieurs types de »Baya » au Sénégal. Entre autres, »Le Djaldjal », fait de petits colliers et mis en nombre sur les reins. Le »Ferl », constitué de gosses perles, fait beaucoup de bruits lorsqu’elles se déplacent. Ces bruits ne sont pas fortuits car ils attirent l’attention d’éventuels » prédateurs ». Le »Ferl Nanan », de taille moyenne, tient son appellation d’une chanteuse sénégalaise nommée Nanan. Le »Pêmê » est un collier scintillant, communément appelé »Baya » lumineux et sert à éclairer la chambre conjugale. Le »Soupou Candja » signifie sauce gombo en Wolof. Les jeunes filles l’enroulent également autour de leur poignée. Ce type de parure facilite les rapports sexuels. Le »Môrômôrô » quant à lui est parfumé. Il sert non seulement à parfumer le lit conjugal, mais enivre également le conjoint jusqu’à le transporter au 7ème ciel.
Le »Baya » comme accessoire de beauté et de séduction
Les femmes ont tout pour être belles. Hormis les boucles d’oreilles, les bracelets, les bagues, etc. le »Baya » est un accessoire qui retient aussi l’attention des hommes. C’est un élément de mise en valeur de la détermination, de la sensualité et de la féminité. « Il s’agit d’un geste de beauté, tout comme on prend soin de son corps ou de ses cheveux. » C’est en outre un atout de séduction.
« C’est une parure de séduction extrême », souligne Mme Sangaré Aïchata, ménagère. Pour elle, « l’accès à ce bijou est privé. Seule la personne qui partage l’intimité de la femme est habilitée à le découvrir. C’est une parure sensuelle, érotique. » M. Coulibaly S. -enseignant- abonde dans le même sens pour dire : « quand je vois le »Baya », mon esprit s’oriente vers une zone bien précise. » Et de poursuivre : « je vois les hanches, le bassin et j’admire les mouvements de celle qui le porte. C’est toujours assez intéressant de contempler ces femmes-là.
Ça donne plein d’idées et c’est beau à voir. » La vague des fanas de »Baya » continue avec Sébastien Kouamé, étudiant à l’Université de Cocody, qui avoue ne pas être insensible à ce type d’ornement. « Les »Baya » sont très suggestifs. Ils captivent mon attention à leur seule vue. J’avoue que lorsqu’on est en compagnie d’une femme qui les porte, les petits bruits sonores captent l’attention. C’est très excitant rien que d’y penser. Puis, quand on a l’occasion de le toucher, ça en rajoute au jeu amoureux. »
Le »Baya » peut aussi servir de ceinture pour maintenir les petits pagnes portés en dessous des boubous en guise de sous-vêtements. Quoiqu’il en soit, le » Baya » est réservé à l’intimité de la femme et du couple en particulier. Réputé pour éveiller les sens de la gente masculine, le »Baya » fait partie intégrante du corps de la femme, car il ne doit pas être ôté.
Le »Baya » souligne le corps et la beauté de la femme. Il suggère également ses courbes. À l’exemple du »Baya », les pagnes courts portés par les femmes permettent d’éveiller l’appétit sexuel des hommes. Ceinture de perles et »Petits pagnes » participent à l’esthétique propre aux femmes africaines et à l’expression de leur féminité. Pour tout dire, le port du » Baya » permet à la femme africaine de se tailler une belle forme avec des rondeurs qu’on sait des femmes africaines. Même les nourrissons de deux mois ne dérogent pas à la règle. Des perles pour enfants leur sont portés à la hanche pour »tailler » leur forme.
Le »Baya » comme moyen de protection
Le »Baya » est aussi un accessoire protecteur contre les esprits maléfiques. Pour être à l’abri de tout danger (mauvaises langues, jalousie) certaines femmes portent ces perles autour de leurs reins, lors des cérémonies de réjouissances. Accrochés également dans la maison avec du »Oussounan » il sert à chasser les mauvais esprits.
Le »Baya », de l’art curatif au traditionnel
Les Africains ont, eux aussi, les moyens curatifs pour venir à bout de certains maux de leurs progénitures. Il est mis aux reins des nouveaux nés pour calmer les douleurs (diarrhée, fièvre) dues à la poussée des premières dents. Il sert aussi à guérir les maux de reins. C’est ce qui explique son port au niveau des hanches.
Des astuces top secret
Pitié pour les hommes. Toujours à leur chasse, les femmes ont plus d’un tour dans leur sac. Des secrets transmis de mère en fille pour les capturer et les garder dans leurs filets. C’est en cela que le »Baya » apparaît comme un piège »mortel » auquel très peu d’hommes échappent. Pour augmenter les pouvoirs mystiques du »Baya », il est conseillé d’utiliser un parfum le »Nimmalin » un Oussounan qui signifie en Wolof « Je te saoule. » Il sert à apprivoiser et à retenir son conjoint à la maison. Les femmes sénégalaises et les Maliennes ont leur ultime secret à elles : le »Baya ».
Que dire alors des femmes akan qui font mettre des »Baya » en or à leur fille durant les premières semaines de son mariage ? La famille de la mariée, pour mieux séduire leur gendre, orne le corps de leur fille de perles. Les perles rouges sont utilisées pour soutenir le »Kodjo ». Il y a aussi les perles pour les genoux et les avant-bras. Il est conseillé de porter le »Baya » avec le « Pindal bêtchô » qui est un morceau de pagne arrivant juste aux genoux. La nouvelle mariée se doit de mettre en exergue ses perles rouges au cours des petites causeries-débats avant les rapports à proprement parler. Toutes ces astuces ont pour seul but de séduire son Jules.
Comment se porte cet accessoire ?
Le »Baya » se porte généralement sous les robes et les boubous. Mais quand il s’agit des pagnes, le »Baya » se porte au dessus. Il est donc conseillé de porter les »Ferl » qui sont de grosses perles. Pour ce qui est des pagnes colorés, les perles qui composent le »Baya » doivent être visibles pour être beaucoup plus visibles. Le »Ferl » est conseillé aux femmes en chair. Le port des »Baya » sous les pantalons est à proscrire, car apparent sous ce type de vêtements. À la limite, une combinaison ferait l’affaire.
Affaire de choix
Comme on le voit, le »Baya » est aussi un aphrodisiaque qui fait perdre la tête aux hommes. Mais avec la modernisation, cette parure est en train de perdre de sa valeur au profit des chaînes que les femmes utilisent également autour de leur hanche. Toujours dans le seul but de séduire. Là où le bât blesse, c’est que cette parure ne peut égaler le »Baya » qui revêt plusieurs vertus dont le caractère curatif et protecteur. Alors, entre simple séduction et séduction, protection et santé, quel est le meilleur choix ?