Il y a eu une tension vive, hier mercredi, entre les jeunes et les commerçants arabes de Tombouctou. Les faits font suite à la destruction de trois véhicules dont les occupants au nombre de quatre ont été interpellés par les militaires maliens. Les jeunes sont sortis pour manifester leur mécontentement et, selon des sources locales, cinq personnes ont été blessées, des voitures et motos également incendiées.
La tension a été déclenchée après l’interpellation de quatre véhicules suspects faisant de va-et-vient dans la nuit du mardi au mercredi dans le quartier Farrouber. Les personnes à bord de ces véhicules ont refusé de s’arrêter au signal des FAMA, selon des sources locales. Selon les mêmes sources, des jeunes se trouvant dans les environnants n’ont pas apprécié le fait que les voitures ne se sont pas arrêtées. Après des poursuites, 4 personnes ont été arrêtées et trois véhicules brûlés. Les occupants étaient tous des Arabes. Ces derniers aussi, pour exprimer leurs mécontentements, ont fermé les boutiques. Des témoins disent qu’ils interdisaient à toute personne noire de circuler dans la zone.
Au même moment, des jeunes se sont réunis à la place de l’Indépendance pour montrer à leur tour leur mécontentement. Ils auraient calciner incendier des engins et des blessés ont été enregistrés. Ainsi, pendant la journée d’hier mercredi la situation dans la ville des 333 Saints était tendue. Un calme précaire est revenu dans la ville au moment où nous mettions cet article sous presse.
C’est suite à une réunion présidée par le Ministre en charge de la Réconciliation Nationale et de la Cohésion Sociale. Il a demandé aux Leaders communautaires de s’impliquer davantage pour mettre fin à cette tension. Les élus locaux ont aussi pris part à la rencontre.
Cette situation qui prévaut ainsi dans la Région de Tombouctou se déroule à quatre jours seulement de la tenue du scrutin présidentiel du dimanche 29 courant. «Que Dieu nous protège », comme l’a toujours formulé un confrère de l’ORTM.
Adama A. Haïdara : LE COMBAT