Le premier ministre Soumeylou Boubeye Maiga a bouclé une visite de 48 heures à Tombouctou, le 14 décembre dernier. Le Chef du gouvernement a annoncé le déploiement de 350 effectifs supplémentaires pour la sécurisation de Tombouctou et Taoudéni mais la population attend beaucoup plus.
Assassinat ciblé, enlèvements des voitures, braquages des transporteurs sur les axes routiers la sécurité se détériore jour après jour au lendemain à Tombouctou depuis la libération de la ville en 2013. Le premier ministre, Soumeylou Boubeye Maiga, a effectué une visite de 24 heures pour évaluer de plus près la situation sécuritaire sur le terrain », annonçait la page Facebook de la primature. Dans la ville de 333 saints le chef du gouvernement, a promis le redéploiement prochain de 350 hommes supplémentaires pour sécuriser la ville.
La société civile est pragmatique sur la mission de la nouvelle unité qui sera déployée en 2019. Selon elle, les éléments qui vont venir ne pourront assurer la sécurité que s’ils ont l’autorisation de poursuivre les assaillants à l’extérieure de la ville. « Nous avons besoin d’une force qui peut réagir spontanément aux assassinats ciblés, aux enlèvements de voitures. Nous avons besoin d’une mission plus efficace par rapport à celle qui est déjà là », dit Baba Moulaye, président du forum des organisations de la société civile.
Les transporteurs en commun sont victimes quotidiennement de braquages, pillages, et de vol de voitures sur le tronçon Tombouctou Sevaré, plus de 300 km. L’insécurité sur cette route constitue un casse-tête pour les passagers et les transporteurs. Le syndicat des transporteurs de Tombouctou attend beaucoup plus d’actes en son faveur pour l’arrivée des 350 éléments. Selon Alkamiss Abdou, secrétaire général de la coordination des transporteurs « si les militaires vont venir uniquement pour sécuriser la voie Tombouctou-Douenzta, Goundam-Tombouctou, je crois que ça va aller. Tout le monde pourra voyager librement.» On a besoin des militaires sur les routes pour chasser les braqueurs », dit-il.
La jeunesse de région est« pessimiste » sur le déploiement de cette mission. Le président du conseil local de la jeunesse, Elhadj Mahamane Touré « Même si on le déploie, si les éléments vont restes cantonnés dans le camp militaire, il ne servira pas grande chose. La nouvelle unité doit avoir une mission, variée et une synergie d’action avec les groupes armés. »
A Tombouctou, beaucoup pensent qu’il faut déployer l’armée dans les villages proches de la ville pour non seulement assurer la sécurité dans les environs de Tombouctou mais aussi intercepter les malfrats après forfait.
Mohamed Salaha