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Sécurité : la justice kényane met un frein à une loi antiterrorisme

Plusieurs articles clés d’une nouvelle loi antiterrorisme ont été suspendus par la justice kényane. L’opposition craignait que la texte ne transforme le pays en un régime policier.

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Deux semaines après sa promulgation par le président kényan Uhuru Kenyatta, plusieurs articles d’une nouvelle loi antiterrorisme ont été suspendus par la justice du pays. Le juge George Odunga de la Haute cour a ainsi annoncé vendredi 2 janvierque huit sections de ce texte seraient suspendues en raison de risques pour les droits de l’homme. Le leader de l’opposition, Raila Odinga, s’est félicité de ce revirement qui “marque un grand jour pour le Kenya”.

Ce tribunal avait été saisi par l’opposition qui s’inquiétait des conséquences de son application avec des atteintes aux droits fondamentaux et aux libertés des habitants du pays. Des organisations internationales comme Amnesty et Human Rights Watch (HRW) ont dit également craindre un “retour à l’État policier”, du temps de l’autocrate Daniel Arap Moi (1978-2002).

Le texte porte en effet notamment de 90 à 360 jours la durée durant laquelle la police peut, avec l’autorisation d’un juge, détenir sans inculpation un suspect “d’actes terroristes”. Il allonge également les peines de prison et facilite les écoutes téléphoniques

Est désormais passible de trois ans de prison, la publication d’articles ou reportages qui “gênent l’enquête ou des opérations liées à la lutte contre le terrorisme” ou d’images de “victimes d’attaques terroristes” sans l’accord de la police. Ce dernier article fait partie des huit points suspendus par la Haute cour. Ses juges ont également suspendu l’article de loi fixant à 150 000 au maximum le nombre de réfugiés autorisés à vivre au Kenya.

Les autorités sous le feu des critiques

Le gouvernement kényan estime pour sa part que cette loi est indispensable pour assurer la sécurité du pays actuellement en proie à une multiplication des attentats menés par les islamistes somaliens Shebab. Pour le président Kenyatta, ce texte “n’a qu’un objectif, un seul, protéger les vies et les biens de tous les citoyens”.

Les autorités sont accusées d’avoir été incapables jusqu’ici d’empêcher les attaques des islamistes. En septembre 2013, l’assaut du centre commercial de Westgate, à Nairobi, avait notamment fait plus d’une soixantaine de morts. Des premières mesures avait été prises début décembre avec le limogeage du ministre de l’Intérieur Joseph Ole Lenku et du chef de la police kényane, David Kimaiyo, après une attaque des Shebab ayant fait 36 morts dans une ville frontalière de la Somalie.

Avec AFP

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