Promouvoir une action partagée et globale visant à renforcer l’action des collectivités pour préserver la paix, la sécurité et le développement dans les zones frontalières ; identifier les actions prioritaires en matière de prévention des crises et conflits, la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent et le crime transnational dans les zones frontalières, ont été entre sujets débattus lors de l’atelier organisé par MISAHEL et la MINUSMA du 15 au 17 juillet 2019, sous la présidence du Dr Boubou cissé, premier ministre, ministre de l’économie et des Finances à Sikasso. Etaient présents : Kalifa Sanogo, maire de la commune urbaine de Sikasso, Mahamat Saleh Annadif, représentant spécial du secrétaire général des Nations-Unies, chef de la mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation au Mali(MINUSMA), Mme Finda E. M. Koroma, vice-présidente de la CEDEAO, Pierre Buyoya, Haut représentant, chef de la mission de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel(MISAHEL).
La paix n’a pas de prix dit-on. Et, parler toujours de paix en période de crise est la meilleure façon d’adoucir les cœurs et les esprits afin d‘établir le pont de la réconciliation a dit une sagesse Africaine. Le maire de Sikasso, le représentant de la MINUSMA, celui de MISAHEL ont tour à tour fait savoir cet aspect lors de leur intervention. Les uns et les autres n’ont pas manqué de dresser la situation que vit la région du Sahel, à savoir l’insécurité croissante et multiforme, les crises politiques et sociales, les rébellions récurrentes, les instructions armées, le terrorisme et ses activités connexes.
C’est fort de constat que MISAHEL a jugé nécessaire d‘aller au-delà, c’est-à-dire dans nos villes frontières pour parler de paix. L’institution a compris que ces maux constituent une source de graves préoccupations pour la sécurité des personnes et de leurs biens ainsi que la stabilité des Etats de la région voire au-delà le caractère transnational de ces menaces. Aujourd’hui, force est de constater que l’espace UEMOA est affecté par cette situation en particulier la Zone Liptako-Gourma qui couvre les espaces frontalièrs des trois Etats membres à savoir le Mali, le Burkina et le Niger. Selon les différents intervenants, cette zone dite des « trois frontières » est confrontée à la multiplicité et à une récurrence des attaques terroristes, à la prolifération des groupes armés non étatiques et à l’expansion des trafics illicites et des activités liées à la criminalité organisée.
C’est dans ce contexte que la commission de l’UEMOA organise conjointement avec la mission de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL) et la mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation au Mali(MINUSMA), des concertations en vue, d’une part, de mieux cerner les contours des enjeux liés à la prévention des crises et conflits, la consolidation de la paix, la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme violent et le crime transnational organisé dans les zones frontalières. Ces concertations selon les organisateurs visent d’autre part, à favoriser la mise en cohérence des efforts en faveur du développement économique dans lesdites zones.
En effet, les échanges ont porté : comment impliquer davantage les collectivités territoriales dans la prévention des crises et conflits ; la consolidation de la paix ainsi que dans la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme violent et le crime transnational organisé dans les zones transfrontalières. Les différents intervenants lors de cette conférence étaient Moctar Ouane, délégué général à la paix et à la sécurité de l’UEMOA, Aguibou Diarra, ambassadeur, spécialiste des questions frontalières, Dr Louis-Anne Theroux Benoni, directrice du bureau de l’institut d’études de sécurité(ISS) pour l’Afrique e l’Ouest, Dakar.
Fakara Faïnké
Source: Le Républicain