La conférence internationale de haut niveau sur le Sahel s’ouvre aujourd’hui à Bruxelles (Belgique). Participent à ce sommet, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta et ses homologues du G5 Sahel. A savoir Issoufou Mahamadou du Niger et président en exercice de l’organisation, Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso, Mohamed Ould Abdel Aziz de la Mauritanie et Idriss Déby Itno du Tchad.
Sont également attendus dans la capitale belge, le chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, qui soutient activement l’opérationnalisation de la Force conjointe du G5 Sahel contre le terrorisme et l’Alliance pour le Sahel exclusivement basée sur le développement (emploi des jeunes, développement rural, sécurité alimentaire, accès à l’énergie et à l’eau, gouvernance).
La conférence de Bruxelles, coprésidée par l’Union européenne, les Nations unies, l’Union africaine et le G5 Sahel, mettra l’accent sur le renforcement du soutien international dont ont tant besoin les pays du Sahel dans les domaines de la sécurité et du développement, notamment par l’intermédiaire de la Force conjointe du G5 Sahel.
Il est à rappeler que l’Union européenne (UE) est un partenaire important des pays du G5 Sahel. Sa haute représentante et vice-présidente, Mme Federica Mogherini, a tenu des réunions avec les ministres des Affaires étrangères des pays du G5 Sahel pour renforcer la coopération dans les domaines d’intérêt commun comme la sécurité, la lutte contre le terrorisme, la migration, l’emploi des jeunes, l’action humanitaire et le développement à long terme.
L’UE, avec ses Etats membres, est le premier fournisseur d’aide au développement aux pays du Sahel, avec plus de 8 milliards d’euros sur la période 2014-2020. Elle utilise tous les instruments dont elle dispose pour appuyer les efforts déployés sur le plan du développement dans la région, notamment le Fonds fiduciaire d’urgence de l’UE pour l’Afrique, pour s’attaquer aux causes profondes de l’instabilité et de la migration irrégulière et créer des opportunités pour les jeunes.
L’UE est également engagée dans le processus de paix dans notre pays. Elle a apporté une aide humanitaire de 34 millions d’euros en 2017 au Mali. Dans le cadre du Fonds européen de développement pour la période 2014-2020, notre pays doit bénéficier de 628 millions d’euros en termes de soutien à la consolidation de la paix et de la réforme de l’Etat, du développement rural et de la sécurité alimentaire, de l’éducation et des infrastructures. En plus, l’UE a présentement deux missions dans notre pays, à savoir EUCAP Sahel et EUTM Mali.
La conférence internationale de haut niveau sur le Sahel débutera ce matin à Bruxelles à 9h dans les locaux de la Commission européenne. L’ouverture des travaux sera marquée par plusieurs allocutions dont celles des représentants de l’UE, de l’Union africaine (UA), des Nations unies et du président en exercice du G5 Sahel, le Nigérien Issoufou Mahamadou.
Après la photo de famille, les travaux reprendront avec la présentation des enjeux au Sahel par le secrétaire permanent du G5 Sahel, et la présentation de la Force conjointe du G5 Sahel par son commandant, le général Didier Dacko. Cette séquence sera suivie par la prise de parole des chefs d’Etat et de gouvernement, notamment le président français, Emmanuel Macron.
Le moment le plus attendu est celui de l’annonce des contributions car pour rendre opérationnelle la Force conjointe du G5 Sahel (5.000 hommes), il faudra mobiliser 275 milliards de Fcfa. Chacun de 5 Etats (Mali, Niger, Burkina Faso, Mauritanie, Tchad) compte contribuer à hauteur de 6,5 milliards de Fcfa, soit au total 33 milliards de Fcfa. A cela, il faut ajouter 50 millions d’euros (33 milliards de Fcfa) promis par l’Union européenne. La France compte y investir 5 milliards de Fcfa en termes d’appui logistique (70 véhicules militaires) et du matériel de communication. Les Etats-Unis d’Amérique, l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis ont déjà annoncé leurs contributions. Mais tout cela ne suffit pas. La conférence de Bruxelles est donc l’occasion de mobiliser beaucoup plus de fonds pour non seulement donner des ailes solides à la Force conjointe du G5 Sahel mais aussi pour permettre à la région de mettre en oeuvre des projets de développement durable en termes de création d’emplois pour les jeunes et de création de richesse pour les populations vulnérables.
Le président Ibrahim Boubacar Kéïta est accompagné d’une forte délégation comprenant, notamment le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Tiéna Coulibaly et son collègue de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé.
Envoyé spécial
Madiba KEITA
Source: Essor