Le président de la République a fait appel à un de ses proches pour occuper le poste stratégique de directeur de la Sécurité d’Etat. Le chef d’Etat-major de la garde nationale, le Colonel major Moussa Diawara, est désormais le nouveau patron de la Sécurité d’Etat. Il remplace à ce poste le général Sidy Touré qui avait été nommé après les événements du 22 mars 2012 par le général Amadou Haya Sanogo. Le nouveau patron des services de renseignement n’est pas un inconnu du grand public.
Le Colonel – major Moussa Diawara fut d’abord commandant de compagnie de Mopti (1995-1996), directeur du Centre d’instruction de la garde nationale (1996-1998), chef du 3è bureau (OPS) de l’état-major de la garde nationale (1998-2000), commandant du Groupement de maintien de l’ordre (GMO /GNM), aide de camp du président de l’Assemblée nationale Ibrahim Boubacar Kéïta (2002-2009), Chef d’état-major de l’Opération »Djiguitugu » (2009-2011), commandant de l’Ecole d’état-major nationale de Koulikoro (EEMNK 2011-2012) et commandant du Centre d’instruction Boubacar Sada Sy.
Ce brillant parcours est le fruit d’une solide formation militaire effectuée tant au Mali qu’à l’extérieur. En effet, le colonel Moussa Diawara a effectué les stages suivants : cours supérieur de la gendarmerie en 1996 (Ecole de la gendarmerie de Bamako), cours de perfectionnement des officiers d’infanterie à l’EAI de Thiès ( 1999-2000), PC bataillon à l’Ecole de maintien de la paix (Koulikoro), Ecole d’état-major de Koulikoro ( 2004-2005), et cours supérieur interarmées de défense (CSID) à l’Ecole de guerre à Yaoundé.
Issu de la première promotion du Prytanée militaire de Kati et de la 15ème promotion de l’EMIA, le colonel Moussa Diawara a aussi été instructeur permanent à l’Ecole militaire interarmes à Koulikoro (1993-1995), directeur de formation de 700 intégrés à la garde (1996), chef de mission de reconnaissance (avec un groupe de coopérants militaires français à Araouane) pour une éventuelle mise en place d’une unité méhariste (1998), membre de la Commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères (1999), président de la Sous- commission « Sécurité des hébergements et stades » toutes délégations confondues pendant la CAN-2002.
Cet officier supérieur de l’armée malienne est doté d’une riche expérience. Ce qui lui a valu d’être décoré Chevalier de l’Ordre national du Mali en 2002 et de médaille de l’Or de la Défense nationale de France. A sa nomination au poste de patron de la Sécurité d’Etat, il était le chef d’Etat-major de la garde nationale.
Les raisons du limogeage du directeur de la SE
Le limogeage samedi dernier du Directeur Général de la Sécurité d’Etat, Sidy Alassane Touré, a été interprété dans des milieux bien informés comme l’expression de la volonté du président IBK de reprendre la main sur ce service sensible.
Nommé à ce poste pendant la transition par l’ex-capitaine Amadou Haya Sanogo, il lui est reproché d’avoir utilisé cette structure pour traquer les hommes politiques et les journalistes soit-disant suspects, leur faisant subir bien des désagréments. Un autre grief qui lui était fait est d’avoir laissé circuler en ville des extraits de conversations téléphoniques du candidat IBK à l’approche des élections.
D’autres sources rapportent que la casquette de Sidy Alassane Touré serait tombée à cause de ses nombreuses absences du pays qui ne lui ont permis de voir venir la récente mutinerie de Kati. Entre autres.
Il est ainsi remplacé par Moussa Diawara, l’ancien aide de camp d’IBK alors qu’il était président de l’Assemblée nationale. Une récompense de plus du président IBK à l’un de ses anciens proches.
Source: L’Indépendant