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Sécurité dans le Nord: le retour en force des jihadistes

Les querelles d’intérêt à Bamako entre les colonels au pouvoir et les organisations politiques et de la société civile, la situation sécuritaire tendue en Libye voisine et la porosité des frontières, le double jeu de la France ne favorisent guère un retour rapide à la normale au Mali. Depuis quelques jours, des informations concordantes font état de l’arrivée massive d’éléments terroristes lourdement armés dans la région de Kidal. Selon d’autres sources, des affrontements violents ont même opposé des éléments de l’EI et ceux du GSIM dans la localité de Tissit, la nuit dernière. Ce renfort terroriste à Kidal arrive au moment où le général d’armée, François Lecointre, chef d’état-major des armées, entame au Mali, une visite de 48 heures, dans le cadre de la coopération militaire entre nos deux pays.

 

C’est une alerte du Groupe d’autodéfense Touareg Imghad et Alliés (GATIA) qui lève un coin de voile sur cette présence massive de jihadistes étrangers au Mali, notamment dans la région de Kidal, une région pratiquement contrôlée par la Coordination des mouvements armés (CMA), la MINUSMA et la force Barkhane. Dans un post sur Facebook, le GATIA s’alarme d’une nouvelle présence massive de combattants de l’État islamique (EI) à Tessalit. Le groupe armé d’autodéfense parle d’une ‘’meute de djihadistes étrangers et possédant des armes neuves de marque étrangère’’.
Le secrétaire général du GATIA, Fahad Ag Almahmoud, s’est particulièrement inquiété d’une nouvelle et grande concentration des terroristes affiliés à l’État islamique dans le grand Sahara. L’augmentation du nombre de djihadistes dans le nord fait craindre des jours sombres dans le futur, prédit-il.
Selon Fahad Ag Almahmoud, « Jamais le Nord du Mali n’a été aussi ravitaillé en armes toutes neuves venues de Libye qu’en 2020 ».
De sources concordantes ont fait état d’un affrontement violent, toute la nuit du mercredi à jeudi, entre les deux forces terroristes. Selon les mêmes sources, il ne semble y avoir ni vaincu ni vainqueur malgré l’intensité des violences qui laisse croire qu’il y a eu des victimes de part et d’autre.
La nouvelle aussi alarmante qu’interpellatrice, intervient alors l’Ambassade de France au Mali annonce l’arrivée, dans notre pays, du général François Lecointre, le chef d’état-major de l’armée française. Venant du Niger, Lecointre, selon le communiqué de l’ambassade, est dans notre pays, depuis hier jeudi, dans le cadre de la coopération militaire entre FAMa et Barkhane.
Selon le même communiqué, ‘’le général Lecointre se rendra ainsi dès demain jeudi 10 décembre à Gao, où il évaluera la qualité du partenariat opérationnel entre Barkhane et les FAMas (Forces armées maliennes), mais aussi la montée en puissance de la Task Force Takuba. Le chef d’état-major des armées françaises sera ensuite à Bamako, ce 11 décembre 2020, pour des entretiens vendredi avec les plus hautes autorités politiques et militaires de notre pays ainsi qu’avec la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies au Mali (MINUSMA)’’.
Au-delà des discours, il y a la nécessité d’un changement de cap dans la coopération entre le Mali et France pour vaincre les terroristes au Mali. En effet, malgré la présence de cette puissance militaire aux côtés des FAMa, les jihadistes continuent d’étendre leur domination dans plusieurs localités. Ainsi, en plus des trois régions du nord, les terroristes parviennent à coloniser plusieurs autres localités des régions du centre (Mopti et Ségou). Le siège imposé, depuis plus de deux mois, au village de Farabougou, cercle de Niono, dans la région Ségou, en est l’illustration parfaite.
Il faut noter que les combats entre groupes armés terroristes sont réguliers et violents dans le Gourma oriental, car ayant déjà coûté la vie à plusieurs combattants des deux camps, principalement dans les rangs du GSIM.
« Ce sont surtout les populations locales qui font les frais en termes de paiement forcé d’impôts, probablement pour mettre des ressources à la disposition des groupes terroristes », a déploré un élu local qui craint que, pour compenser leurs pertes humaines, les deux organisations ne procèdent, aussi, à « un recrutement forcé » au sein de la population locale.
Il est plus que jamais temps et nécessaire pour le Mali et ses partenaires de revoir leur copie dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel. L’accélération du processus de DDR (Désarmement, démobilisation, réintégration) est dans ce sens un impératif, afin que les populations ne soient pas contraintes d’intégrer les groupes terroristes par manque d’alternative crédible.
En tout cas, des milieux militaires maliens sont convaincus que « toute solution ne provenant pas d’une alliance de bonne foi des groupes armés et des forces nationales de défense et de sécurité sera vouée à l’échec ».

Par Sidi DAO

Source : INFO-MATIN

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