Depuis 2015, le centre du Mali est en proie à la violence qui est dû en partie à un groupe jihadiste mené par le prédicateur peul Amadou Koufa, affilié à Al-Qaïda et au Maghreb islamique (Aqmi).
Pour se défendre contre ces groupes radicaux, différentes communautés se sont organisées et ont formé des milices autoproclamées d’autodéfense. Les affrontements qui se sont multipliés entre ces jihadistes et des milices autoproclamées d’autodéfense créées en réaction par des membres des ethnies bambara et dogon, notamment en s’appuyant sur les chasseurs traditionnels “dozos”, sont souvent accusées d’exactions envers les civils, notamment les peuls.
D’ailleurs, dans un récent rapport transmis fin 2020 au Conseil de sécurité, la Commission d’enquête internationale de l’ONU sur le Mali accuse Dan Nan Ambassagou et des groupes jihadistes de “crimes contre l’humanité”.
Le premier, lors de la réunion du vendredi, 19 mars 2021 à Mopti, a appelé à sortir de cette logique d’autodéfense.
“L’efficacité des actions de nos forces de défense et de sécurité ne doit plus uniquement être évaluée à l’aune du nombre de terroristes neutralisés, mais aussi et surtout du nombre de villages secourus ou défendus”, a dit M. Ouane. Cela permettra “d’atténuer le sentiment pour les communautés locales d’être livrées à elles-mêmes, ce qui les amène à mettre en place des groupes dits d’autodéfense”.
Cette déclaration intervient après une rencontre au début du mois entre le colonel-major Ismaël Wagué, ministre de la Réconciliation nationale dans le gouvernement de transition dominé par les militaires, et Youssouf Toloba, chef militaire du groupe de chasseurs dogon Dan Nan Ambassagou, la plus connue de ces milices.
Par ailleurs, il faut rappeler que Dan Nan Ambassagou, toujours active malgré sa dissolution officielle en mars 2019, au lendemain du massacre de plus de 160 Peuls dans le village d’Ogossagou (centre), près de la frontière avec le Burkina Faso, réfute ces accusations.
S’il est vrai que la sécurité d’un pays doit être assurée par ses forces armées et de sécurité, le chemin reste long pour se défaire des groupes d’autodéfenses au Mali tant que les populations ne se sentent pas sécuriser. Elles ont besoin d’actions concrètes sur le terrain, voire de certaines garanties. Les Famas sont plus souvent accusées d’inaction face à certaines attaques. Ce qui crée un sentiment d’abandon chez des communautés.
Fabrice Abdoul
Source: La Plume