Comme un « Jack Bower », la main sur la gâchette ou un Jean-Paul Belmondo coupant la respiration pour abattre l’ennemi et parer à toute éventualité, le ministre de la Sécurité ne dormirait actuellement que d’un œil. Il fait de la réussite de la sécurisation des prochaines élections législatives, la… prunelle de ses yeux.
Le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le Général Salif Traoré, était les lundi et mardi derniers, en visite dans les régions de Mopti et de Tombouctou pour tâter du doigt le dispositif sécuritaire prévu pour sécuriser les prochaines élections législatives.
Le ministre de la Sécurité est l’un des membres du gouvernement les plus sollicités dans le contexte actuel de la gouvernance de notre pays. C’est au point que le Général Salif Traoré est amicalement affublé du slogan « Général tout feu tout flamme ! » Tant il ne cesse de multiplier les rencontres pour être au four et au moulin, plus que préoccupé à sécuriser le pays et aider à sortir de la crise.
Selon des sources concordantes, le général Salif Traoré ne dort presque plus, tant les défis à relever son immense au plan sécuritaire. Il tient, comme à la prunelle de ses yeux, à une meilleure sécurisation du processus électoral en cours et semble en faire un défi personnel.
Ainsi, après une réunion avec les gouverneurs de région et des échanges fructueux avec les groupes armés signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation, Général Salif Traoré était sur le terrain, les 9 et 10 mars derniers, dans les régions de Mopti et Tombouctou. Il était accompagné d’une forte délégation constituée par les directeurs généraux de la Police, Moussa Ag Infahi, de la Gendarmerie, BoukaryKodio, de la Protection civile, Seydou Doumbia et du Chef d’Etat-major adjoint de la Garde nationale, Nicolas Cissé.
A son arrivée, le ministre et sa délégation ont rendu une visite de courtoise aux notabilités de la ville avant de présider une rencontre dans la salle du gouvernorat avec les acteurs du processus électoral, les acteurs politiques, ceux de la société civile ainsi que les forces de défense et de sécurité. «Je suis plutôt satisfait. J’ai tenu à être là, à la tête d’une grande délégation pour rassurer les acteurs politiques et de la société civile et faire prendre les dispositions nécessaires pour que l’élection se passe au mieux dans la région. J’ai demandé encore une fois de démentir les pronostics qui pensaient que déjà en 2018, on ne pouvait pas faire d’élection à Mopti. Ça été fait. Il y a eu finalement des incidents mineurs. Nous comptons reproduire ce schéma. Nous voulons que la population comprenne que la sécurisation est l’affaire de tout le monde, pas seulement des porteurs d’uniformes. Il faut que chacun se sente concerné et impliqué. Que l’accalmie que nous allons retrouver dans cette période-là, puisse servir de socle pour une accalmie pérenne dans cette région qui a déjà trop souffert», a-t-il expliqué.
Il a mis l’accent sur l’importance de la tenue de ce scrutin. Avant d’ajouter que la communication pour l’apaisement au sein de la population est indispensable pour des élections paisibles.
Saluant cette initiative du ministre, le Gouverneur de Mopti, le Général de Brigade Abdoulaye Cissé a déclaré que sa région compte 3272 bureaux de vote pour plus d’un million d’électeurs.
Le mardi 10 mars 2020, la délégation s’est rendue à Tombouctou, où le Général Salif a échangé avec le Cadre de concertation politique et a engagé les forces de défense et de sécurité à se mobiliser davantage pour la sécurisation des élections législatives. «Tout le monde doit se sentir concerné et s’engager en conséquence pour la réussite de ce grand rendez-vous politique majeur…. Dépassez vos peurs et impliquez-vous pour le bien du Mali !», a martelé le ministre.
Par ailleurs, le ministre de la Sécurité est déterminé à renforcer l’ordre public et à prendre les dispositions utiles pour assurer des personnes et des biens (publics ou privés). C’est dans ce sens que des instructions ont été données, confient certaines sources, pour que toutes les tentatives d’atteinte à l’ordre public soient découragées dans les règles de l’art. C’est ce qui a été bien fait le mercredi dernier lors de la marche des enseignants. Ceux-ci ayant tenté de forcer le dispositif devant les empêcher de se diriger vers la primature. Ce qui a occasionné des incidents dans lesquels des agents de l’ordre et des manifestants ont été blessés et des véhicules endommagés.
Bruno D SEGBEDJI
Mali Horizon