Gagner le pari de la sécurité est l’un des grands défis pour l’organisation des élections législatives du 29 mars. Cette préoccupation a été maintes fois exprimée par des acteurs du processus électoral. Pour répondre à cette inquiétude, le ministre de la Sécurité et de la protection civile s’est rendu à Mopti.
Il est accompagné par les directeurs généraux de la Police, de la Gendarmerie, de la Protection civile et du chef d’état-major adjoint de la Garde nationale. A Mopti, le ministre de la Sécurité et de la protection civile s’est rendu chez les notables de la ville pour les exhorter à promouvoir un climat de paix et de retenue pour la bonne tenue des législatives.
De même, une rencontre a été organisée avec les différentes sensibilités de la Venise, en présence des cadres de l’Administration et des partenaires techniques et financiers. Cette rencontre qui s’est déroulée dans la salle de conférence du Gouvernorat de Mopti a été focalisée sur la bonne tenue des élections législatives.
Cette visite du Général Salif TRAORE est une véritable bouffée d’oxygène pour la région de Mopti qui compte 3 272 bureaux de vote avec plus d’un million d’électeurs. Elle vient à point nommé au regard de la situation sécuritaire très dégradée dans cette région. Le ministre TRAORE a affirmé sans ambages que la tenue des élections législatives est indispensable pour éviter à notre pays un vide institutionnel qui ne ferait que compliquer la situation sociopolitique et sécuritaire déjà tendue.
‘’Les préparatifs vont bon train à Mopti et de nombreuses localités ont déjà reçu leurs matériels électoraux. La communication interpersonnelle directe au sein de la population dans le sens de l’apaisement est indispensable pour des élections paisibles’’, a rassuré le ministre Salif TRAORE. Il a profité de l’occasion pour donner des réponses satisfaisantes aux préoccupations des différents intervenants.
Pour rappel, dans un communiqué rendu public sur la tenue des élections législatives, le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) a exprimé son inquiétude face à la situation sécuritaire qui ne cesse de se dégrader quotidiennement. Le FSD fustige ‘’le gouvernement qui n’arrive pas à assurer ni la sécurité de ses propres agents (administrateurs, juges et enseignants qui se sont repliés vers des localités moins exposés, écoles, tribunaux et centre de santé fermés) ni même celle des camps auparavant disséminés entre différentes localités qui se sont regroupés n’est manifestement pas à même de protéger les candidats, leurs militants, les meetings, les électeurs, et les bureaux de vote’’.
Pour le FSD, les récentes déclarations du ministre de l’Administration territoriale sur un éventuel regroupement des bureaux de vote par « secteur », celles du Premier ministre et de la Minusma demandant le redéploiement « des administrateurs, préfets et sous-préfets dans les différentes circonscriptions » sont autant de confirmation de ses réserves et craintes exprimées sur la situation sécuritaires.
‘’Il est incompréhensible que le régime se lance dans un processus électoral d’envergure nationale, alors qu’aucune mesure concrète de retour des Forces de défense et de sécurité nationales, de l’Administration et des services sociaux de base, n’est visible pour garantir la sécurisation du territoire national, des citoyens, des éventuels candidats (dont beaucoup ne pourraient effectuer le moindre séjour dans leur circonscription à fortiori battre campagne) et du processus électoral annoncé. Pourtant, les reports successifs du scrutin en cause avaient été justifiés par l’insécurité grandissante, la nécessité de procéder à l’opérationnalisation des nouvelles régions et à des réformes électorales pertinentes.
Aucun candidat, tous partis politiques confondus des régions de Kidal, Tombouctou et Gao ne peut se rendre dans sa circonscription électorale sans le concours aérien de la Minusma, occasionnant du coup une surcharge inhabituelle de travail au niveau de l’organisation onusienne’’, déplore le FSD dans son communiqué.
Le FSD estime que dernières négociations entre le ministère de l’Administration territoriale et les milices armées dans le Centre prouvent l’incapacité du Gouvernement de sécuriser les opérations de vote.
PAR MODIBO KONE
INFO-MATIN