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Sécurisation de Kidal : Face à l’aveu d’impuissance d’IBK, le peuple déchante

Le Président de la République du Mali montre de plus en plus son impuissance à remettre Kidal dans la République. Ce dont le Malien lambda se doutait, IBK lui-même sur Rfi à l’occasion de l’assassinat barbare des journalistes français l’a annoncé  officiellement en ces termes : «nos forces de sécurité sont confinées, l’arme au pied, Kidal échappe aujourd’hui à notre contrôle». Un aveu d’impuissance qui brise l’espoir du peuple malien qui voyait en lui le sauveur.

ibk militaires

Elu dans la ferveur totale à la magistrature suprême du pays en août dernier, IBK a suscité beaucoup d’espoir auprès de nos concitoyens, compte tenu de la situation de chaos sécuritaire et politique. Précisément, il était considéré comme l’homme de la situation pour redonner au Mali et aux Maliens la souveraineté et surtout la dignité perdue. Mettre fin aux désordres des bandits du Mnla et remettre Kidal dans la République. C’étaient les raisons principales de la grande mobilisation des Maliens pour son élection.

Malheureusement, des Maliens doutent de plus en plus de la capacité d’IBK à répondre à leur attente. Le doute des Maliens en leur Président a commencé par la libération des présumés criminels du Mnla et la levée des mandats d’arrêt contre les responsables du même groupe. Cette situation n’a pas été du tout comprise par la population qui voit en cet acte «la libération des ennemis de la République». Comment l’Etat peut les libérer sans les juger, s’indignent de nombreux Maliens. L’argument développé par le pouvoir tient-il ? « La libération des prisonniers est prévue par l’accord de Ouagadougou »  répond le pouvoir qui n’est pas confiné dans un délai pour le faire. Il pouvait se donner le temps de les renvoyer devant le juge afin qu’ils répondent de leurs actes. C’est après cet acte qu’une décision politique allant dans le sens de la réconciliation pouvait intervenir. Ce qui pourrait être aussi accepté d’une manière ou d’une autre par les Maliens.

Malheureusement, IBK et son gouvernement sont allés à l’encontre de la logique démocratique et républicaine, ajoutant du coup un plus à la souffrance et à l’humiliation du peuple malien. Le paradoxe est tellement grand que certains Maliens croupissent en prison pour des faits mineurs alors que d’autres Maliens ayant violé, torturé, détruit les édifices publics et les mausolées ne sont point inquiétés sous prétexte que «la paix n’a pas de prix». Il serait même prêt «à libérer d’autres prisonniers si c’était le prix à payer pour la paix » Pourquoi cette indifférence du pouvoir face à la volonté du peuple ? En tout cas, IBK doit comprendre qu’il tient sa légitimité du peuple.

Double jeu de la France
Selon plusieurs observateurs, la situation qui prévaut actuellement à Kidal n’est point surprenante. Plusieurs faits permettent de comprendre l’incapacité d’IBK , le double jeu de la France par rapport au Mnla, et le paiement de rançon pour la libération des otages, ce qui n’est pas une première de la diplomatie française.

Il y’ n’aura pas deux armées en République du Mali avait déclaré Jean Yves Le Driand, Ministre Français de la Défense. Aujourd’hui c’est tout à fait le contraire. Le Mnla dispose d’un armement complet au vu et au su de la France. Mieux, ces bandits armés ont la liberté de mouvement à Kidal tandis que les militaires maliens sont confinés et humiliés à longueur de journée. Ils ne peuvent même pas se rendre en ville. Pour se déplacer, il faut une autorisation expresse du commandement de la Minusma, et tout cela sous la supervision de la France. Les militaires maliens sont des étrangers dans leur propre pays.

  Quelle honte !
Depuis la déroute de l’armée malienne jusqu’à la libération du bastion  touarègue par l’opération serval, Kidal n’a jamais été sous le contrôle du pouvoir central de Bamako.

Pour preuve, contrairement à l’esprit de l’accord de Ouagadougou signé en juin dernier, les combattants rebelles n’ont jamais été cantonnés. Ce document prévoyait également un cessez-le-feu et le retour progressif des forces de défense et de sécurité maliennes dans la région, toutes choses qui restent à ce jour hypothétiques. Cette situation d’incertitude a été renforcée par le double jeu de la France. Le pays de François Hollande crie sur tous les toits pour exprimer son attachement à la souveraineté du Mali, en même temps il apporte un soutien de taille au Mnla. Avec la complicité de la France et de la communauté internationale, l’armée malienne est cantonnée dans son propre pays aux profits des bandits du Mnla qui occupent le gouvernorat, le siège de la radio régionale où l’Etat paye de l’argent pour la diffusion de ses communiqués. Avec cette complicité, la ville de Kidal est devenue un Etat dans un Etat  dans l’indifférence totale d’IBK et de son gouvernement qui jouent à la diversion.

Au regard des faits, les Maliens doivent se détromper, car Kidal est en dehors de la République, tenue par le Mnla avec la bénédiction de la France. La situation laisse croire que les Français, dans leur croisade contre le terrorisme, se sont appuyés sur le Mnla pour mettre en déroute Aqmi dans l’espoir de retrouver les otages récemment libérés, ce qui expliquerait leur relative indulgence à son égard.
Mais, au lendemain de l’assassinat de nos deux confrère de Rfi, elle doit se sentir trahie par ses «alliés» du Mnla. Cependant, si elle refuse de reconnaitre la responsabilité de ce mouvement terroriste dans l’avènement de ce drame d’autant plus que l’on peut se demander si le refus de Serval d’assurer le transport et la sécurité de ces journalistes ne découlerait pas du fait qu’elle croyait qu’ils allaient en territoire «ami».

Les larmes de crocodile du président de la République sur Rfi ne peuvent en aucun cas détourner les Maliens de l’essentiel. Dans sa démarche de diversion, IBK recherche plus la bénédiction de la France pour sauver sa tête qu’à répondre à la volonté du peuple malien.

Il est temps pour lui de mettre fin à sa politique de diversion et de prendre le problème à bras le corps. Il est tenu de marteler sa vérité à la France, soit le Mnla dépose les armes ou l’armée malienne les combat. La situation ne peut plus perdurer. Le Mnla doit se mettre dans les rangs.
En tous cas, sans risque de se tromper, IBK et les membres de son gouvernement répondront devant l’histoire et la nation malienne pour leur complicité dans l’humiliation de tous les jours s’ils restent dans cette dynamique.

            
Nouhoum DICKO

SOURCE: Le Prétoire

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