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Scandale Financier des Taxis de l’ANPE : Tous les comptes de l’Agence saisis par les Banques

C’est le 23 décembre dernier, à la requête de la BIM-SA, que les comptes de l’Agence nationale pour l’emploi, ANPE, ont fait l’objet dede saisie conservatoire dans une vaste opération de justice. Au total, ce sont presque treize (13) banques de la place (BHM, BNDA, BOA, BDM, ECOBANK, BCS, BIM, BICIM, Banque Atlantique, BRS, BMS, BSIC et BCI), par ministère d’huissier, ont été sommées de bloquer tous les comptes bancaires de l’Agence domiciliés chez elles. Visiblement, la BIM-SA, après bien des atermoiements de sa débitrice, a été contrainte de recourir à cette mesure extrême pour recouvrer, ou à défaut, obtenir de l’ANPE, une procédure de remboursement de sa créance à hauteur de 1, 262 milliard Fcfa.

Taxis ANPE Bamako Mali

L’ANPE au bord de la banqueroute

Résultat : mis à part le compte courant devant servir à payer les salariés du service, l’ANPE ne dispose aujourd’hui d’aucune ressource financière disponible pour poursuivre les opérations et activités en cours, encore moins entreprendre des initiatives. Fournisseurs et partenaires sont dans l’attente, pour une issue que seule une intervention publique (garantie de l’Etat, concerné au premier chef) peut rendre heureuse ou pas. Au bout du compte, c’est une structure financièrement exsangue qui doit faire face à la fois à des banques et concessionnaires autos de la place, embarqués un peu imprudemment dans une aventure où ces entités économiques n’ont vu que la seule garantie de l’Etat, dont l’une des structures assez respectable par le passé, était le pilote.

Mais les multiples procédures et contentieux autour de l’opération Taxis, initiée par l’Agence Nationale pour l’Emploi, ANPE, sont en passe d’en faire le plus grand scandale financier de ce début de mandat d’IBK. En cause : mauvaise gestion, arnaque aux allures d’une gigantesque escroquerie au détriment de pauvres hères, délits financiers multiples dont des détournements et abus de biens publics, etc. C’est du moins le révélateur de pratiques qui jurent avec l’orthodoxie en la matière, sinon qu’elles n’envient en rien les pratiques d’enrichissement illicite organisées par une poignée de cadres. Voire !

Détournement de vocation

Traditionnellement dédiée à la promotion de l’emploi, ce puissant vecteur du travail au Mali est pourtant devenu depuis 2009, une entreprise économique, lancée dans les activités et opérations financières de toute sorte. Actuellement, une bonne part des activités de l’ANPE, sous couvert depromotion de l’emploi, sont en réalité des pratiques de placements financiers avec, comme courant en la matière, des risques de spéculation sur des produits financiers pourris. En l’occurrence, l’affaire des taxis qui polluent aujourd’hui le climat au sein de l’Agence en est une parfaite illustration.

En substance, les chauffeurs, présentés en grande pompe comme de futurs entrepreneurs, qui s’y étaient engouffrés s’y sont pour la plupart cassés les dents et sont aujourd’hui couverts de dettes, qu’il faut sans doute qualifier de créances pourries, car pratiquement irrécouvrables. A l’heure actuelle, la plupart sont en procès avec l’ANPE et le département de tutelle de l’Emploi peine à se retrouver dans l’imbroglio ainsi créé, à part quelques mesures d’apaisement péniblement obtenu par le jeune Ministre Baby notamment pour surseoir à des marches de chauffeurs et autres mouvements de colère d’hommes se sentant grugés et financièrement essorés.

De fait, avant les taxis, aujourd’hui au cœur des conflits et ceux à venir des cars de Sikasso (un autre scandale sur lequel nous reviendrons en son temps, l’ANPE s’était essayée par le passé dans l’opération motos taxis, expérimentées d’abord dans les régions, notamment à Sagou avant, dans une moindre mesure instaurée la pratique à Bamako. L’initiative a eu des fortunes diverses.

Des responsables dans la nature

Déjà, l’agent comptable de l’Agence, récemment remercié, a disparu dans la nature, offrant un providentiel répit aux autres cadres incriminés, dont le Directeur Général et ancienministre MakanMoussa SISSOKO plus que jamais sur la sellette. Mais les documents demeurent, en autant de preuves accablantes démontrant comment, en quelques années, des cadres ont mis en coupe réglée une structure aussi stratégique pour en faire une rente viagère à leur seul bénéfice. De même, bien des cadres dont surtout des responsables de démembrements (Direction régionale s’entend) ainsi que des individus hors du service, maispartenaires dans cette opération sont directement concernés par les investigations auxquelles est attelé le Pôle Economique, saisi du dossier aux fins de suites judiciaires. Des justificatifs devraient sans doute être apportés aux multiples missions d’acquisition de matériels roulants en Chine et ailleurs. Autant de virées de villégiatures dont les comptes plombent la comptabilité de l’ANPE.

Daba TOUNKARA

 

ENCADRE : Le Ministre BABY ferait-il dans le népotisme ?

Elle était cadre dirigeant d’un important projet de promotion de l’emploi, mais aussi cadre de l’ANPE, service qu’elle vient de rejoindre, après en avoir bouclé les activités peu avant la constitution du gouvernement actuel. Au demeurant, cadre réellement compétent, elle est pourtant au garage depuis qu’un certain Baby, de neveu est devenu Ministre de… l’Emploi, tutelle de l’ANPE. D’où les questions, savoir si le non redéploiement de ce cadre (au féminin) n’attend pas que la tempête des multiples scandales de l’ANPE se calme avant de se voir propulsé au sommet de l’Agence. La ficelle est un peu grosse et même si tout cadre mérite promotion au… mérite, cela risque de faire tâche d’huile. Surtout sur une image, pour l’heure immaculée !

 

SourceLa revelation

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