Un nouveau rapport des Nations Unies publié jeudi montre qu’il existe encore de vastes inégalités entre les pays et parmi les couches les plus pauvres de la société.
L’indice mondial de pauvreté multidimensionnelle (IPM) 2019 du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) montre que, dans les 101 pays étudiés – 31 à faible revenu, 68 à revenu moyen et deux à revenu élevé – 1,3 milliard de personnes sont « multidimensionnellement pauvres » et les enfants représentent plus de la moitié d’entre elles.
La pauvreté multidimensionnelle ne se mesure pas uniquement en fonction du revenu, mais à travers un ensemble d’indicateurs prenant en compte une mauvaise santé, de mauvaises conditions de travail ou la menace de violences. Chaque membre d’un ménage donné est classé comme étant pauvre ou non pauvre en fonction du nombre de privations subies par son ménage. Ces données sont ensuite agrégées dans la mesure nationale de la pauvreté.
La pauvreté est partout et les inégalités au sein des pays sont « massives »
« Une action contre la pauvreté est nécessaire dans toutes les régions en développement », indique le rapport du PNUD, notant que l’Afrique subsaharienne et l’Asie du Sud abritaient la plus grande proportion de pauvres (environ 84,5%).
Dans ces régions, le niveau d’inégalité est qualifié de « massif »: en Afrique subsaharienne, il varie de 6,3% en Afrique du Sud à 91,9% au Soudan du Sud. La disparité en Asie du Sud va de 0,8% aux Maldives à 55,9% en Afghanistan.
De nombreux pays étudiés dans le rapport font apparaître des niveaux d’inégalité internes « étendus ». En Ouganda, par exemple, l’incidence de la pauvreté multidimensionnelle dans les différentes provinces varie de 6% à Kampala, la capitale du pays à 96,3% à Karamoja.
Les enfants portent le plus lourd fardeau de la pauvreté
Plus de la moitié des 1,3 milliard de personnes identifiées comme pauvres, soit environ 663 millions, sont des enfants de moins de 18 ans et environ un tiers (environ 428 millions) ont moins de 10 ans.
La grande majorité de ces enfants, environ 85%, vit en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne, répartis à peu près également entre les deux régions. La situation est particulièrement alarmante au Burkina Faso, en Éthiopie, au Niger, au Soudan du Sud et au Tchad où 90% ou plus des enfants de moins de 10 ans sont considérés comme pauvres de manière multidimensionnelle.
Des signes de progrès vers la réduction de la pauvreté
Le rapport du PNUD évalue également les progrès accomplis dans la réalisation de l’Objectif 1 du Programme de développement durable à l’horizon 2030, à savoir la lutte contre la pauvreté « sous toutes ses formes, partout ».
Le rapport identifie 10 pays représentant une population combinée d’environ 2 milliards d’habitants pour illustrer le niveau de réduction de la pauvreté. Tous ont enregistré des progrès statistiquement significatifs dans la réalisation de l’objectif 1. Les réductions les plus rapides ont été observées en Inde, au Cambodge et au Bangladesh.
Avant le lancement de l’IPM, Pedro Conceição, Directeur du Bureau du Rapport sur le développement humain au PNUD, a déclaré à ONU Info que le rapport « donne une image plus complète de la pauvreté et indique où cibler les politiques susceptibles de prendre en compte les privations des personnes, que ce soit l’éducation, la santé ou d’autres aspects qui pourraient permettre aux gens de sortir de la pauvreté si ces investissements étaient réalisés ».
Toutefois, le rapport note qu’une mesure, à elle seule, ne peut fournir une orientation suffisante pour éliminer les inégalités et la pauvreté multidimensionnelle, et que des études telles que l’IPM, l’indice de développement humain et le coefficient de Gini (qui mesure la distribution des revenus de la richesse des pays) peuvent chacune fournir d’importantes informations distinctes pour des actions politiques visant à réduire efficacement la pauvreté.
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