Le 15 mai 2025, l’Office national de la santé de la reproduction (ONASR) a lancé une vaste campagne nationale de sensibilisation dédiée à la santé sexuelle et reproductive des jeunes. Cette initiative ambitieuse vise à toucher cinq millions de jeunes à travers le pays, dont 70 % évoluent en milieu scolaire et universitaire, sur une période de douze mois.
L’éducation à la santé reproductive joue un rôle crucial dans l’épanouissement des jeunes en leur offrant : Une meilleure compréhension du corps humain et des transformations liées à la puberté. La prévention des infections sexuellement transmissibles (IST) et des grossesses non désirées grâce à l’accès à l’information sur la contraception. Le développement d’une sexualité responsable, fondée sur le respect mutuel et le consentement.
Malgré l’importance de cette initiative, plusieurs obstacles entravent la sensibilisation :
Le manque d’informations et de programmes éducatifs adaptés aux jeunes.
Les tabous culturels qui empêchent un dialogue ouvert sur la sexualité et la reproduction.
L’accès limité aux services de santé reproductive, notamment aux consultations médicales et aux contraceptifs.
Pour répondre à ces défis, l’Onasr et ses partenaires ont organisé des sessions de sensibilisation en milieu scolaire et universitaire, marquant ainsi le début officiel de cette campagne nationale lors d’une conférence de presse tenue le 16 mai.
Cette campagne aborde plusieurs sujets essentiels, notamment, la planification familiale et la gestion de l’hygiène menstruelle, la prévention des IST et le dépistage volontaire du VIH/Sida et La vaccination contre le papillomavirus humain (HPV), pour une protection accrue contre certaines infections.
Lors de la conférence de presse, le directeur général de l’Onasr, Dr. Ben Moulaye, a mis en lumière la précocité des rapports sexuels chez les adolescentes maliennes.
« Six jeunes filles sur dix entament leur vie reproductive trop tôt, et 30 % ont déjà eu au moins un enfant. Cela traduit une urgence à renforcer l’éducation sexuelle et l’accès aux services de santé », a rappelé Ben Moulaye.
Il a également souligné les difficultés rencontrées dans les zones affectées par l’insécurité, où l’accès aux soins et à l’information reste limité.
Cette campagne ambitieuse s’inscrit dans une dynamique de prévention et d’éducation en matière de santé reproductive. En renforçant l’information et l’accès aux services adaptés, l’Onasr espère contribuer à une meilleure prise de conscience et à une évolution positive des pratiques liées à la santé sexuelle et reproductive des jeunes au Mali.
Ousmane Mahamane