Encore un autre jeu trouble de la Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA) !
La semaine dernière, elle a décliné l’invitation de prendre part à la mission de vérification du ministre des Droits de l’homme et de la réforme de l’État, Kassoum TAPO, des allégations de violations de droits de l’homme portées par Human Rights Watch contre les FAMAs, notamment à Douentza et Badiangara.
L’argument avancé par la mission onusienne pour décliner l’invitation est trop léger pour être soutenable. En effet, ces deux localités sont classées zones rouges par la mission, c’est-à-dire faisant partie des localités dangereuses. Toute chose qui est d’ailleurs contraire au mandat de la MINUSMA dotée de moyens nécessaires et d’un mandat robuste pour mener à bien sa mission sur le terrain par le Conseil de sécurité de l’ONU.
La semaine dernière, l’information a fait le buzz, à travers le dernier rapport de Human Right Watch, qui accuse l’armée malienne de nombreuses violations des droits de l’homme dans des localités nord et du centre du pays. Sans tarder, le département en charge des Droits de l’homme et de la réforme de l’État, sous la tutelle de Me Kassoum TAPO, a initié une mission de vérification de trois jours sur le terrain, parce que jugeant les allégations peu fondées.
Naturellement, la MINUSMA, qui appuie la stabilisation de notre pays, devait être de la partie pour être témoins de cette vérification du gouvernement dans les localités de Douentza, Sévaré, Bandiagara et Mopti.
Malheureusement, la MINUSMA ne manquera pas d’astuce pour décliner poliment l’invitation des plus hautes autorités de notre pays : « il s’agit d’une zone rouge (donc dangereuse) ». Et pourtant, la MINUSMA, elle-même, qui a des soldats qui patrouillent dans ces zones, ne manque pas de soutenir avoir y répertorier par moins de 79 charniers. Mais quand il s’agit d’aller sur le terrain pour prouver l’existence, la véracité de ces allégations, la MINUSMA se barricade. Où est alors le sérieux de cette mission onusienne ? En tout cas, ni la MINUSMA, ni la CMA n’ont daigné pour faire partie des enquêteurs du gouvernement enfin de vérifier les allégations mensongères de Human Right Watch, afin d’établir la vérité.
Le ministre Kassoum TAPO est formel : l’armée malienne est respectueuse de ses engagements. Donc, elle ne saurait être l’auteur de ces propos à elle attribués par Human Right Watch.
La MINUSMA, dans le volet de la protection des civils et la stabilisation, notamment contre les menaces asymétriques, doit assurer, sans préjudice de la responsabilité première des autorités maliennes, la protection des civils menacés de violences physiques. Aussi, en soutien aux autorités maliennes, elle doit stabiliser les principales agglomérations et les autres zones où les civils sont en danger, notamment dans le nord et le centre du Mali.
Ainsi, malgré la classification de Douentza et Badiangara comme zones dangereuses, la MINUSMA a le devoir de s’y rendre, surtout en compagnie d’une délégation d’officiels maliens, au nom de la protection de la vie des civils en danger.
À travers ce refus, la MINUSMA donne raison une fois de plus à l’opinion malienne, quant à son doute sur son impartialité.
La MINUSMA a bel et bien aussi pour mission de veiller au respect des droits de l’homme sur notre territoire. L’argument avancé, au regard des missions évoquées plus haut pour la MINUSMA, est très léger pour tenir la route. Ainsi, c’est une incohérence dans la démarche de la MINUSMA de ne pas envoyer son représentant à la mission de vérification des allégations de violation des droits de l’homme par l’armée nationale.
Par Sikou BAH