Un sit-in pacifique des jeunes devant la société EDM SA a été réprimé à coup de gaz lacrymogène, hier jeudi, par les forces de l’ordre. Raison arguée : l’état d’urgence et les mesures relatives à la COVID-19. Si l’État est dans son rôle de faire respecter les mesures contre la propagation de la maladie à Coronavirus, il faut reconnaître que l’application des mesures adoptées est sélective. il y a deux poids de mesures dans la mesure où les manifestations pacifiques sont réprimés, alors que les écoles, les marchés et les lieux de culte restent ouverts. Où est le sérieux ?
Face à la montée des cas de Coronavirus dans notre pays, le Président de la Transition a présidé, le vendredi 9 avril, une réunion du Conseil supérieur de la défense nationale consacrée à cette maladie. À l’issue de la réunion, des mesures de riposte à la pandémie de la Covid-19 ont été adoptées. Il s’agit entre autres de : «veiller au respect de l’interdiction des rassemblements de plus de 50 personnes; procéder à la fermeture de tous les lieux de loisirs pour la période allant du 10 au 25 avril inclus; suspendre toutes les festivités et autres manifestations pour une durée de 15 jours à compter du 9 avril 2021 et accélérer l’acquisition de nouvelles doses de vaccin et intensifier la campagne de vaccination».
Force est de reconnaître que le gouvernement de Transition a fait un choix pertinent des mesures de prévention pour contrer la propagation du coronavirus. L’on se rappelle que le régime déchu dans son combat pour vaincre cette maladie n’avait pas hésité à fermer les écoles.
Sous la transition, les écoles tout comme les lieux de culte et les gares routières qui constituent des lieux de grands regroupements sont restés ouverts. Ces lieux sont-ils immunisés contre la COVID-19 ou ceux qui les fréquentent ne sont-ils pas des Maliens dont la protection incombe aux autorités ? La question mérite d’être posée si les autorités ; d’autant qu’elles mobilisent un impressionnant dispositif policier pour faire respecter les mesures barrières devant le siège de EDM ; alors que les marchés et les lieux de culte sont bondés de monde.
Malgré leur manque de courage à faire respecter les mesures barrières en intégralité, les autorités de la Transition se donnent le plaisir de réprimer des manifestations pacifiques sous prétexte d’état d’urgence et mesures relatives à la COVID-19. Ils ont préféré aller en guerre contre des manifestants pacifiques en lieu et place de trouver une solution aux coupures d’électricité qui constituent un réel problème dans notre pays. Des délestages qui occasionnent d’importants manques à gagner pour notre économie.
Les autorités doivent comprendre que la répression n’est pas la solution dans une telle situation. Elles gagneraient à dialoguer avec les jeunes mécontents plutôt que de les réprimander.
Les autorités sont interpellées à trouver une solution à ce problème à travers le dialogue au lieu de mobiliser les forces de l’ordre contre des jeunes déterminés à réclamer leur droit.
PAR MODIBO KONE
Source : INFO-MATIN