C’est la division au sein du M5-RFP autour du Premier ministre, Choguel Kokalla MAIGA qui serait à la base de la décision d’exclusion de 6 membres du Comité stratégique du mouvement de contestation. Une décision contre laquelle le clan de Mme SY Kadiatou SOW est opposé. Ce rififi risque d’emporter sur le semblant cohésion qui régnait jusque-là au sein de ce groupe hétéroclite.
Après la collaboration dans la complaisance, le temps des faux frères est venu ! Qui aurait cru que ceux qui ont juré sur le Coran, sous le regard de l’imam de Badalabougou que ces acteurs du changement vont s’entredéchirer dans un contexte aussi crucial qu’incertain pour le pays ?
Certainement une autre ‘’déconfiture’’ en vue dans le cadre du maintien de la cohésion au M5-RFP après le départ de Mahmoud DICKO et Alliés du mouvement de contestation avec la réussite du coup d’État contre Ibrahim Boubacar KEITA. Le groupe a commencé sa 1ere fissure autour du ‘’butin de guerre’’ pardon butin de la révolution populaire seulement deux mois après la chute du président Ibrahim Boubacar KEITA.
Encore, le semblant d’accalmie est fortement menacé par les nouvelles décisions du Comité de stratégique du M5-RFP de suspendre 6 de ses membres qui risquent de creuser le fossé de la divergence et de la division sur la gestion du pays et même du M5.
En justifiant sa décision, le Comité stratégique, dans son communiqué en date du samedi 9 avril dernier, reproche aux personnes mises en cause de porter des ‘’atteintes graves à la cohésion et à la violation de l’esprit d’union sacrée autour des idéaux du Peuple malien porté par le M5-RFP ».
De même, ils sont accusés de travail fractionnel en complicité avec des individus extérieurs, et la diffusion sur les réseaux sociaux de messages et de mots d’ordre portant préjudice à l’image du Comité stratégique et à l’esprit et à la vision du M5-RFP.
Une décision mal accueillie par certains ; à commercer par les personnes ciblées par les sanctions et d’autres membres du Comité stratégique du M5 ; en occurrence Mme SY Kadiatou SOW et Cheick Oumar SISSOKO.
Déjà, Konimba SIDIBE, l’une des personnes suspendues, considère la mesure prise contre lui comme « un non-événement qui n’entameront nullement ma détermination dans la lutte pour la rupture avec les mauvaises pratiques de gouvernance et refondent notre pays ».
« Le M5-RFP est notre bien commun et nous ne permettrons à personne de s’en approprier », a mis en garde l’ancien ministre avant de s’en prendre ouverte au Premier ministre « Seulement, il y’a lieu de s’interroger jusqu’où Choguel est prêt à aller dans la revanche au regard de tout ce qui se passe depuis qu’il est PM, à se demander s’il a vraiment souci du Mali qui traverse une crise existentielle ».
Comme si des réalités sont cachées aux Maliens qui aspirent au changement, pour Konimba SIDIBE la vérité finira toujours par se savoir, les jours du mensonge, de l’imposture, du populisme et de la manipulation sont comptés, comme toujours.
La Plateforme ‘’Anw Ko Mali Dron’’ dirigée par Mme SY Kadiatou SOW condamne, à son tour, fermement cette décision de suspension et la considère comme nulle et de nul effet, car ne reposant sur aucun fondement juridique.
« Cette sanction est un véritable ‘’2 poids, 2 mesures’’, car ceux qui se sont rendus coupables d’actes de violence verbale et physique n’ont été nullement inquiétés, alors que ceux qui par principe les ont condamnés en sortant de la salle ont fait l’objet de cette mesure injuste », a condamné Mme SY Kadiatou SOW tout en mettant en garde contre toute entrave à la participation de son représentant aux travaux du Comité stratégique.
Cette montée de l’adrénaline au sein du M5 est la conséquence d’une guéguerre de leadership entre des responsables à la tête du Comité stratégique. Parce qu’une partie du clan veut que le Premier ministre cède sa place de président du Comité stratégique à un autre membre. Celui-ci estime ‘’ça fait trop charges et de responsabilité’’ pour Choguel. Les partisans de ce dernier pensent le contraire. D’où le clanisme au sein du M5 et qui a conduit au pugilat de la semaine dernière.
Simple comme bonjour, cette situation était attendue, car les gens se sont mis d’accord pour faire tomber un régime sans véritablement partager les mêmes convictions. Après, on se chamaille, on se dispute, on se sépare, et après on s’oppose avant de se battre comme des ennemis… Qui sème le vent récolte la tempête, dit-on.
Le hic est que cette affaire intervient dans un contexte où le pays traverse une période très tendue avec les brouilles diplomatiques et la crise politique interne. Au lieu pour le M5-RFP de contribuer à la résolution des crises en apportant ses pistes de réflexions, le groupe censé porter le changement est préoccupé et divisé par des querelles de personnes.
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin
