Pour le Mali kura tant clamé, le Premier ministre a promis à l’image du président de la Transition de réduire le train de vie de l’Etat. Près d’un mois après sa nomination, cet engagement reste encore au stade de promesse. A ce jour, aucune mesure n’est prise pour mettre en œuvre de cette décision très attendue par la population. Le confort du pouvoir a-t-il fait oublier à Choguel ses ambitieuses initiatives pour l’instauration du ‘’nouveau Mali’’ ?
Le Président du Comité stratégique du Mouvement du 5 juin- Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), Choguel Kokalla MAIGA et ses alliés avait dressé le portrait d’un nouveau Mali. Plusieurs initiatives très ambitieuses ont été annoncées et proposées au régime Ibrahim Boubacar KEITA puis à Bah N’DAW.
Parmi ces initiatives figure la réduction du train de l’Etat qui représente un montant considérable du budget national surtout que le pays est privé de certains postes de mobilisation de recettes dans les zones du Nord et du Centre. Selon plusieurs sources, depuis des années, l’Etat peine à recouvrir dans ces zones à cause de l’insécurité. Ce qui présente un gap important pour luit.
Rien que sur les dépenses en carburant et en produits alimentaires, le gouvernement sous SBM avait pu économiser globalement 14 milliards de nos francs. Des milliards qu’on bouffait comme aux beaux vieux temps où l’on consommait 11 millions de thé en un mois ? Que non. En plus des milliards qui étaient gaspillés jusqu’ici dans les cabinets ministériels et ailleurs dans les rouages de l’État (Institutions, autorités administratives indépendantes, gouverneurs de régions et du District de Bamako). Ce qui n’est pas normal, condamnait Choguel Kokalla MAIGA.
Lui qui était critique envers IBK et le gouvernement I de la transition s’est finalement retrouvé à la tête du gouvernement suite à la destitution de Bah N’DAW et Moctar OUANE. Tout naturellement, ses promesses et engagements le suivent. A cet effet, le leader du M5 lors de son premier conseil de Cabinet a présenté un catalogue d’intentions dont la réduction du train de vie de l’Etat sans aucune surprise.
Ce jour-là devant les membres du gouvernement il a déclaré : « la réduction du train de vie de l’État, dont la mise en œuvre a commencé par l’exemple donné par le Président de la Transition lui-même qui a décidé, de façon libre et volontaire de renoncer aux 2/3 de ses fonds de souveraineté sera généralisée. Le Premier ministre et tous les responsables suivront l’exemple. D’autres initiatives de plus grande envergure seront prises en vue de réaliser des économies substantielles qui seront utilisées pour soutenir des secteurs sociaux prioritaires à déterminer suivant les orientations du Chef de l’État ».
Maintenant qu’il a la main à la patte avec des pouvoirs de décision, des Maliens nourrissent l’espoir au moins pour la concrétisation de cet engagement. Que l’État malien fonctionne avec un budget raisonnable pour mettre fin au gaspillage des deniers publics.
Bientôt un mois, après cette déclaration forte, c’est le statu quo. La ligne ne bouge. La population attend la concrétisation de cette promesse, puisque l’administration continue de bénéficier de ses avantages traditionnels.
Ce qui est surprenant, c’est que le Premier ministre, à défaut de prendre une décision qui frapperait l’ensemble des membres de son gouvernement, jusque-là a été incapable de réduire ses charges, dépenses du Premier ministre. Cette promesse semble être bien rangée dans les tiroirs. Or, l’application de cette mesure est la plus simple de toutes les actions annoncées, nous informent plusieurs responsables politiques du pays. Or, depuis son premier discours sur le sujet, il n’en plus ait cas. Par son silence sur cette question, il donne raison à ceux qui pensent que son combat n’était pas pour le Mali, mais plutôt une lutte pour des intérêts personnels. Comme ses prédécesseurs, il veut aussi traire la vache laitière.
Par Sikou BAH
Source: Info-Matin