Le comité d’experts pour la réforme constitutionnelle a tenu ce mardi 5 mars 2019, à Bamako un simulacre de forum citoyen. Y étaient conviées des organisations de la société civile ciblées par le comité en lieu et place d’un grand débat public. Pour ce débat, à peine on comptait 100 personnes dans la salle du gouvernorat du District de Bamako.
C’est parti depuis le mardi dernier pour le forum citoyen à l’initiative du comité d’experts dans la perspective de l’élaboration de l’avant-projet de réforme constitutionnelle. L’objectif de cette réunion était d’échanger avec les participants sur la révision de la constitution du 25 février 1992 en vue de prendre en compte leurs préoccupations. Si la démarche participe d’une volonté d’inclusivité promise par le président de la république, dans les faits, l’approche n’obéit à aucun format de débat citoyen sur la révision constitutionnelle. En plus de l’absence de termes de référence précis, c’était uniquement une catégorie de légitimités qui était ciblée par la rencontre en lieu et place d’un forum citoyen ouvert au public. Ce qui donnait à la rencontre le regard d’un simulacre de forum.
En tous cas, on comptait à peine 100 personnes dans la salle de réunion du gouvernorat du District de Bamako qui abritait les participants des communes 1, 2, 3 et 4.
Le hic aussi, c’est que les invités n’avaient reçu au préalable aucun document de référence détaillant les points qui devaient faire l’objet de discussions. Des gens étaient venus avec des idées très vagues de la réunion, nous confirment des participants.
À défaut de termes de référence, le comité d’expert a manqué de pragmatisme en proposant au forum les aspects qui doivent être touchés par la révision de la constitution. Comme nous le disait un observateur : « c’était au comité d’experts d’être courageux en allant droit au but pour dire voilà ce que nous voulons faire et ‘’qu’est-ce que vous en pensez’’ ? Le débat de la révision de la constitution est intéressant s’il est encadré par des propositions concrètes, claires et précises. Sans cela, les échanges vont dans tous les sens et au finish, le résultat ne peut en aucun cas être à la hauteur des attentes.
Aussi, selon des sources concordantes, la rencontre était mal préparée parce que les invitations étaient parties seulement à moins de 24 heures de la réunion pour beaucoup de structures.
« C’est le lundi que nous avions reçu les invitations », murmuraient des participants. Ce qui n’a pas laissé le temps à ces organisations de se réunir et de prendre des décisions concertées susceptibles d’améliorer le débat. En effet, aucune des structures que nous avions rapprochées n’avait pu tenir au moins une rencontre avec sa base afin d’avoir ses orientations. En ce moment, il y a de fortes chances que la population ne se retrouve pas dans le contenu de cette révision. Car en réalité, il n’y a pas eu débat franc préalable sur le sujet.
Cette approche du comité d’experts, au regard de ce qui s’est passé à Bamako, ressemble plus à une rencontre de façade juste pour soulager certains esprits, histoire de légitimer le travail des experts à tout point de vue.
Par Sikou BAH
Source: info-matin