Le mouvement de grèves qui paralyse l’enseignement fondamental et secondaire public devient de plus en plus inquiétant. Après plus de 30 jours de grèves séquencées, les enseignants ont organisé, ce 6 mars 2019, une grande marche de protestation, à travers le pays. À l’hémicycle, c’est le silence radio contrairement à sa grande mobilisation autour des Collèges Horizons, en 2017-2018. Ce comportement des députés confirme encore une fois de plus leur manque d’intérêt vis-à-vis de l’intérêt national.
Il a fallu moins que ce qui se passe aujourd’hui sur le front scolaire, pour qu’un ministre du gouvernement, celui de l’Éducation nationale, Mohamed Ag Erlaf puis le Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maiga soient respectivement interpelés les 14 et 21 septembre 2017, par les députés Adama Kané et Zoumana N’tji Doumbia. Motif, les établissements scolaires, Collège Horizon (seulement 3200 élèves au Mali) étaient fermés pour une question de changement de nom et de gestionnaire.
En 2019, l’année scolaire au niveau des établissements d’enseignement fondamental public du fondamental et du secondaire est fortement menacée. À l’origine, des grèves à répétition des enseignants signataires du 15 octobre 2016 qui n’arrivent pas à trouver un terrain d’entente avec le gouvernement sur une dizaine de revendications. Cette situation perdure, depuis le mois de novembre dernier. Malgré l’année blanche qui profile à l’horizon, à cause de cette situation, aucun député de l’Assemblée nationale n’a jusque-là pipé mot, même la commission éducation de l’AN reste de marbre. C’est seulement le député Oumar Mariko du SADI a été perçu, ce 6 mars 2019, parmi les enseignants manifestants de Bougouni.
Depuis des semaines, toutes les écoles publiques du pays sont perturbées par des mouvements de grèves répétitives. Les députés se rendent complices de la situation en adoptant une posture de silence incompréhensible.
Si rien n’est fait, les écoles publiques seront encore désertées par les enseignants du 11 mars au 5 avril prochain pour un autre mouvement de grève.
En marge de la crise sécuritaire, la situation de l’école constitue aujourd’hui la préoccupation qui coupe le sommeil à tout bon citoyen. L’avenir de plusieurs milliers d’enfants est en jeu et les représentants du peuple se terrent dans leur bunker. Même une seule interpellation du gouvernement pour informer l’opinion nationale sur ce qui se passe réellement n’a été faite.
Il est temps que les députés sortent de cette posture. Heureusement que l’AMSUNEEM et l’AEEM ont vite pris la mesure des choses et sont à un doigt d’arracher une trêve avec les enseignants grévistes.
PAR MODIBO KONE
Source: info-matin