Censée être le rendez-vous de la vérité et la fin d’une crise qui n’a que trop duré dans le milieu du sport roi de notre pays, l’Assemblée générale de la FEMAFOOT du dimanche dernier n’a finalement pas tenu ses promesses.
Et pour cause ? Des agissements et des propos déplacés qui tranchent avec nos valeurs de dignité morale, de respect mutuel et de jatiguiya ont pris le dessus. Face ces incidents regrettables, les comportements de certains responsables de notre football, il y a lieu d’interpeler les éducateurs et les autorités nationales afin de revoir les éléments de construction de l’homme malien afin que nous soyons nous-mêmes.
Qu’est-ce qui a pu advenir pour que l’on assiste soudainement à cette rupture entre le Malien d’aujourd’hui et les valeurs morales du passé de notre pays ? La question mérite tout son pesant d’or, au regard de ce dont la plupart d’entre nous a été amenée à assister impuissant, le dimanche dernier lors de l’ouverture des travaux de l’AG de la FEMAFOOT, au Gouvernorat du district de Bamako. Lors de cette rencontre élective du comité exécutif de la Fédération malienne de Football (FEMAFOOT), le dimanche dernier, beaucoup d’interdis ont été transcendés, à cause de l’intérêt égoïste et du gain facile. Autant dire que le renouveau tant prôné reste loin, à notre portée si des mesures rigoureuses ne sont pas prises pour l’émergence d’un nouveau citoyen, soucieux de l’intérêt et du bien public.
Le dimanche dernier, nous avons assisté à des chefs de famille se laisser entrainer par la passion au détriment de la raison, qui seulement, pour assouvir à leur désir de sabotage, se comportaient comme des petits gamins.
En tout cas, comme rappelé par le président de la FEMAFOOT, dans son discours, suite des perturbations orchestrées dans la salle, les comportements déplacés observés le dimanche n’étaient pas maliens.
Aussi, comme souligné par l’observateur de la FIFA, des Maliens ont tout simplement décidé de prendre en otage le football.
« Ils ont relégué le développement du football malien au second plan. Le football malien a assez payé, ça suffit maintenant », disait l’autre !
En tout état de cause, ces agissements n’honorent pas le Mali, réputé être un pays d’hospitalité où le respect de soi et de l’autre sont de mise ; et ne sert pas notre football qui a besoin aujourd’hui d’un nouveau départ.
Le dimanche, des prises de bec et des contestations étaient prévisibles. Mais des extrémismes de ce genre ne sont pas de nature à augurer de belles perspectives pour le sport roi.
Au rythme où vont les choses, c’est le pire qu’il faut craindre : la non-reconnaissance du bureau de la FEMAFOOT élu par les instances internationales du football. Dans ce cas, notre sport roi se verra plongé dans un vide institutionnel. Car le bureau sortant ne pouvant plus continuer à gérer les affaires courantes, son mandat étant arrivé à échéance. Et le « nouveau bureau » n’a pas a été reconnu par la FIFA et la CAF.
Ce cas de figure risque de donner ainsi raison au ministre des Sports qui semblait avoir compris et tenté de prévenir la situation, en prenant la décision de mettre en place un Comité de normalisation. La suite est connue !
À défaut, pour les autorités politiques de sévir contre les fauteurs de troubles pour ne pas voir à nouveau le pays sous les sanctions de la FIFA, pour immixtion de la politique dans la gestion du football, il incombe aux responsables et acteurs du football malien de prendre toutes leurs responsabilités.
Par Sékou CAMARA
Source: info-matin