Au cours du Forum de Paris sur la paix tenu du 11 au 13 novembre 2019 en France, les présidents Idriss Déby Itno du Tchad, Mahamadou Issoufou du Niger et Ibrahim Boubacar Keïta du Mali, ont encore sollicité un appui aux forces du G5-Sahel. Cette nouvelle requête est restée vaine. C’est une attitude qui doit nous faire comprendre que la solution durable pour la situation sécuritaire dans le sahel est plutôt africaine.
Ce qui est sûr, la France qui s’est toujours considérée comme partenaire stratégique des pays membres du G5-Sahel, est en passe de faire connaître ses vraies intentions dans cette lutte contre le terrorisme dans le Sahel. Alors que les attaques terroristes se multiplient au Mali, au Burkina Faso et au Niger, contre les civils et les militaires, Paris reste toujours dans ses beaux discours politiques. Malgré l’urgence, les requêtes des chefs d’Etat membres du G5 pour l’équipement de la force conjointe sur le terrain sont restées vaines.
C’est du moins ce qui ressort de l’intervention du président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, au cours dudit Forum de Paris sur la paix. « Nous nous sentons comme esseulés. On nous écoute avec politesse, avec un petit sourire entendu. Mais à l’arrivée, il n’y a pas grand-chose. Nous faisons notre part, aidez-nous à tenir la route car il y va de la survie du Sahel », a-t-il déclaré.
Certes, la lutte contre le terrorisme demande forcément une conjugaison d’efforts, mais en le faisant, chaque pays ou continent doit d’abord compter sur ses propres moyens et stratégies pour tenter de sécuriser son territoire. C’est pourquoi, cette lutte anti-terroriste dans le sahel doit être portée par l’Union Africaine, la CEDEAO et d’autres organisations sous-régionales et panafricaines. L’ensemble de ces organisations doit soutenir moralement, physiquement et matériellement la force du G5-Sahel. Les démarches auprès des pays amis ou partenaires visant à renforcer ladite force doivent se faire également de manière collective. Que les autres pays d’Afrique cessent de croire que le terrorisme dans le sahel est une affaire des seuls Etats de la zone.
C’est cet élan de solidarité entre pays frères d’Afrique qui pourra faire fléchir les autres puissances mondiales. D’autant plus que le président en exercice du G5-Sahel, Mahamadou Issoufou, a affirmé au Forum de Paris sur la paix que les idées ne manquent pas à l’organisation et que si rien n’est fait, le fléau va embrasser l’ensemble du continent africain, le monde entier. « Nous sollicitons la solidarité internationale. Le terrorisme qui constitue un cancer, va s’étendre vers le sud du continent et le reste du monde. On entend souvent les critiques dire : “Le G5 Sahel n’a pas de stratégie, les chefs d’États du G5-Sahel n’ont pas de stratégie”. Nous avons une stratégie, mais nous manquons de moyens pour la mettre en œuvre », a-t-il précisé.
Ousmane BALLO
Source : Ziré