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Sanctions de la CEDEAO : la Guinée sur les traces du Mali

En marge du 77e Sommet des Nations Unies, les chefs d’État et de gouvernement des  pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont tenu un sommet extraordinaire le 22 septembre 2022 à New-York sur le Guinée et le Mali. S’il n’y pas eu de cas de sanction contre le Mali, la Guinée, par contre, a écopé de sanctions graduelles pour manque de chronogramme clair.

La Guinée, prochain théâtre des opérations pour la CEDEAO ? La question taraude les esprits depuis quelques jours. Le 22 septembre 2022, les chefs d’État et de gouvernement de la sous-région se sont enfermés plusieurs heures à huis clos dans un hôtel new-yorkais, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.

À l’issue dudit sommet, les responsables des pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest ont produit un communiqué de façon à clarifier leur position sur les différents sujets abordés. Sans surprise, les chefs d’État ont été plus décisifs sur la transition en Guinée Conakry et sur l’affaire des quarante-six soldats incarcérés à Bamako. Sur le cas du Mali, les chefs d’État se sont montrés assez fermes en demandant même la libération sans condition des soldats ivoiriens, prévoyant l’envoi de quatre chefs d’État au Mali pour échanger avec les autorités maliennes.

S’agissant de la Guinée, les chefs d’Etat de la sous-région présents au sommet ont prononcé de réelles sanctions pour « manque de chronogramme clair », dit-on.  « Les chefs d’État et de Gouvernement ont examiné le rapport présenté par S.E. Thomas Boni YAYI sur la situation en Guinée, ainsi que les memoranda sur la situation en Guinée et celle des 46 soldats ivoiriens détenus au Mali. La Conférence a salué la qualité des documents présentés et a pris note des recommandations qui y sont contenues.  A l’issue des échanges qui ont suivi l’examen du rapport présenté par le Médiateur de la CEDEAO pour la Guinée sur la situation dans cet Etat membre, et notant que des progrès insuffisants ont été réalisés en ce qui concerne  l’établissement d’un chronogramme de transition acceptable, la Conférence décide d’imposer à la Guinée des sanctions graduelles au niveau diplomatique, économique et financière », peut-on lire dans le communiqué final de la CEDEAO.

Parmi ces sanctions, il faut noter la suspension de toute assistance et transaction financière en faveur de la Guinée par les institutions financières de la CEDEAO ; le gel des avoirs financiers ; l’interdiction de voyager. Il y a également des sanctions ciblées à l’encontre de personnes et groupes de personnes citées y compris les membres des autres institutions de la transition et toute autre personne cherchant à empêcher le retour à l’ordre constitutionnel en Guinée dans un délai raisonnable. Selon la CEDEAO, ces sanctions ont été prises dans le souci de faciliter le processus de retour rapide à l’ordre constitutionnel en Guinée, une condition préalable à la paix, à la stabilité et au développement.

Il s’agit sans doute le point de départ de nouveaux contentieux entre la Guinée Conakry et la CEDEAO. Déjà suspendue des décisions de l’instance sous-régionale, la Guinée emboîte donc le pas au Mali, qui a vécu le même bras de fer avec la même organisation concernant la durée de la  transition entre janvier et mai 2022.

Il faut rappeler qu’après le coup d’Etat intervenu le 5 septembre 2021, la CEDEAO, dont le rôle est de promouvoir la coopération économique mais également de garantir la stabilité régionale, avait insisté sur la nécessité d’une transition rapide avec le retour à l’ordre constitutionnel. Ainsi, les chefs d’Etat de l’organisation avaient donné six mois à la Guinée pour proposer un chronogramme acceptable. De son côté, les autorités guinéennes estiment que la transition est plutôt une question interne et que c’est à la CEDEAO de s’adapter et non pas le contraire.

Amadou Kodio

Source : Ziré

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