Les prochaines législatives constituent une opportunité de renouvellement de la classe politique qui nous gouverne depuis plus d’un quart de siècle. Dans toutes les circonscriptions électorales du pays, on enregistre beaucoup de candidatures jeunes. Ce qui est un signal d’alerte très fort ! Pour Sambou Sissoko, les jeunes qui constituent aujourd’hui 75 % de la population, doivent se lancer dans la politique pour éventrer les mensonges de la vieille classe, pour barrer la route à l’injustice, le népotisme érigés en mode gouvernance…
Le pouvoir ne s’obtient pas dans la rue, mais dans les urnes…
S’il y a une chose que nul ne peut contester au Mali, c’est le peu de considérations de nos décideurs politiques à l’égard de la jeunesse qui est sans cesse utilisée dans tous les combats, à qui l’on fait des promesses, mais qui est toujours oubliée au moment de tenir parole. En effet, ce sont les jeunes qui sont sollicités par nos vieux politiciens pour faire campagne ou pour manifester dans la rue. Ce sont eux qui prennent la route de l’émigration clandestine en s’embarquant dans des bateaux de fortune. Ce sont eux qui constituent plus de 70 % de la population carcérale. Ce sont eux qui sont recrutés par les groupes extrémistes violents. Enfin, ce sont eux qui sont utilisés pour combattre ces groupes extrémistes violents. Si ce n’est pas l’argent qui leur est promis, ce sont des milliers, voire des millions d’emplois qu’on leur fait miroiter. Ce qui n’est évidemment jamais fait. Ce qui me parait révoltant, c’est qu’une fois au pouvoir ceux qui n’ont eu leur salut que grâce à la jeunesse font peur à cette même jeunesse en leur disant qu’il est très dangereux de faire la politique ou que la politique est une chose réservée aux seuls initiés. Pourtant, ils sont dans les bureaux climatisés et perçoivent de gros salaires grâce à la politique. Mais il faut les comprendre. Ces hommes et ces femmes qui nous ont toujours gouvernés ont leurs propres jeunesses qu’ils préparent pour leur succession. C’est cette jeunesse-là qui profite des emplois qui sont créés et auxquels les autres jeunes, bien qu’ayant lutté pour la conquête du pouvoir, n’auront jamais accès.
C’est pour cela que la jeunesse de mon pays ne doit pas se laisser intimider par ceux qui lui font croire qu’il n’est pas bon de faire la politique. Nos jeunes doivent se lancer en politique. Bien entendu, il ne s’agit pas d’organiser des marches, des meetings populaires ou des mutineries. Il s’agit de s’engager dans des Mouvements politiques afin d’aller à la conquête démocratique du pouvoir. Notre pays a payé un lourd tribut pour pouvoir accéder à la démocratie en Mars 1991. Dans cet élan, certains parviendront, s’ils sont solidaires, à battre démocratiquement les adeptes des promesses jamais tenues. Et s’il advenait que d’autres échouent, il faudra se réorganiser pour les futures échéances. Dans tous les cas, par l’engagement des jeunes à faire la politique, ceux qui gouvernent actuellement notre pays et qui ne se soucient pas de l’avenir de la jeunesse, comprendront que ces derniers peuvent mettre fin à leur hégémonie.
Il ne faut pas perdre de vue que c’est à la jeunesse de construire l’avenir du Mali car elle constitue près de 75 % de la population. C’est dire donc qu’unis et organisés les jeunes peuvent changer le cours de l’histoire politique de ce pays. Les prochaines législatives constituent une opportunité de renouvellement de la classe politique qui nous gouverne depuis plus d’un quart de siècle. Dans toutes les circonscriptions électorales du pays, on enregistre beaucoup de candidatures jeunes. Ce qui est un signal d’alerte très fort !
Pour les prochaines échéances électorales (législatives et municipales) nous lançons un appel pressent à la jeunesse malienne à aller vérifier auprès des autorités administratives locales s’ils sont bien inscrits sur les listes électorales de leur circonscription. Car le pouvoir se trouve dans les urnes et nulle part ailleurs.
Sambou Sissoko
INFO-MATIN