Si circuler pendant la saison des pluies à Bamako est un véritable calvaire à cause de l’état des routes, se frayer un chemin dans les marchés de la capitale après une pluie s’avère une équation des plus compliquées. Cette situation mérite aujourd’hui qu’on y accorde une attention particulière. Cependant, le marché de Missabougou est un exemple à saluer.
En effet, en commune VI du district de Bamako, les usagers du marché de Missabougou ne sont pas confrontés aux mêmes tracas que ceux de Yirimadio, Magnambougou ou Sogoniko. Issa Yalcouyé, boutiquier au marché de Missabougou, se réjouit de l’état hygiénique global du marché, de la facilité d’y marcher pendant et après la pluie. Cependant, il déplore la vétusté des poubelles et leur petite taille qui est inadéquate pour les volumes de déchets à y déverser. M. Yalcouyé a, cependant, indiqué que les ordures sont régulièrement enlevées.
Kadidia Doumbia est étalagiste dans ce marché. Elle a expliqué que la règle ici au marché de Missabougou est que chacun balaye devant son stand et aux alentours, puis évacue les ordures jusqu’aux poubelles. «Je loge à Yirimadio, mon adresse professionnelle est le marché de Missabougou, que je préfère à celui de mon quartier qui est difficilement praticable d’ordinaire.
Le marché de Yirimadio est le paradoxe de celui de Missabougou. En effet, ce marché est constitué de flaques d’eau et de tas d’ordures. En cas de pluie, certains articles sont tout simplement emportés par les torrents », témoigne le cordonnier Bourama Doucouré.
Mme Traoré Habibatou Diarra est assistante de direction au groupe scolaire Makan Camara. Elle confie qu’elle fréquente plusieurs marchés et ne comprend pas que celui de Yirimadio soit presque installé dans le lit du marigot. Cette autre vendeuse ambulante affirme qu’un tas d’ordures surplombait le marché de Yirimadio durant des années. Après l’enlèvement de ces ordures, les populations s’attendaient à un aménagement, mais depuis plus rien. Les différents intervenants s’accordent à dire qu’un marché moderne comme celui du quartier de Missabougou est vivement souhaité. Au marché de Sogoniko, Mme Fofana Binta Traoré a livré son constat à notre équipe de reportage. Elle a soutenu que des flaques d’eaux sont visibles un peu partout dans le marché de ce quartier qui finissent par stagner. Elle a surtout évoqué la difficulté de cheminer plusieurs jours après une pluie. Notre interlocutrice a déploré un état de dégradation très avancée des allées par endroits du fait de l’érosion hydrique.
Korotoumou Konaté, vendeuse de galettes à Magnambougou, a déploré qu’en plus de l’eau stagnante dans les allées du marché, les déchets y restent plusieurs mois sans être évacués. «Il faut attendre des heures après la pluie avant de pouvoir circuler sans difficulté dans ce marché», se lamente-t-elle.
Issa Baradian TRAORÉ
L’Essor