Le représentant de l’ASECNA auprès de la République du Mali, Salif Goita, connu pour son franc-parler, figure parmi les acteurs pionniers de l’aéronautique du Mali qui a participé à la conférence-débat dans le cadre de la célébration de la journée de l’aviation civile internationale au siège de l’ANAC.
Les questions et réponses entre les exposants panelistes et l’assistance ont permis des échanges jadis fructueux sur les principales préoccupations autour des occupations illicites du domaine aéroportuaire.
Sans langue de bois, le représentant de l’ASECNA, Salif Goita, est sorti de sa réserve en critiquant les collectivités, principales responsables des occupations illicites. Il s’étonne de constater qu’au Mali «une décision du maire est au dessus d’un décret ou une loi votée par l’Assemblée Nationale».
Face aux occupations illicites du domaine aéroportuaire, le gouvernement demeure, dit-il, impuissant. Il déplore malheureusement que le vin est tiré et qu’on va boire obligatoirement, ainsi expose-t- il pour comparer le niveau d’occupations illicites par rapport à l’impunité généralisée dans la lutte contre la pratique qui exige aujourd’hui une intervention sans faille pour sauver le domaine aéroportuaire. Mais comment aller de l’avant ?, s’interroge t-il.
A la question de savoir la lutte qu’on ne cesse de mener dure plus longtemps malgré l’existence de plusieurs projets de textes pour sauver le domaine aéroportuaire du Mali. En appréciant à sa juste valeur la qualité de la brève présentation du domaine aéroportuaire de l’AIPMKS et l’état des lieux d’occupations illicites par Mohamed Diallo, paneliste souhaiterait que celle-là soit faite devant nos plus hautes autorités du pays. Il lui a remercié pour la qualité de l’exposé.
La préservation du domaine y va de la sûreté de l’aviation, mais c’est nous qui avons failli à notre mission en parlant de la génération actuelle car l’avenir des générations futures est hypothéqué avec cette menace d’occupation à la hauteur d’inquiétude aujourd’hui. Il a rappelé que c’est la même problématique qui avait justifié le déplacement de l’aéroport d’Hamdallaye à Senou, il y a seulement 43 ans seulement. « Nous ne pouvons dire que c’est nous qui avons failli à notre mission c’est une honte pour notre génération», a-t-il déclaré. Car « une décision de certains maires, nous avons été incapables de remettre en cause », s’est il fendu.
Il lève le doute concernant un éventuel déplacement au Mali selon des sources ne serait pas loin de Bougouni, l’on ne pourra plus avoir d’un tel espace (la dimension du domaine aéroportuaire estimé à 794.000 hectares aujourd’hui à Sénou) sans toucher le domaine de n’importe qui.
Pour lui, il s’avère nécessaire une intervention solide au prix seulement de libérer le domaine aéroportuaire. En Europe ces aéroports qu’on voit non loin des maisons, à une certaine distance sont toutes insonorisés. Car pour lui, il ne s’agit pas qu’un accident se produit pour avoir des effets collatéraux le bruit seulement de l’avion impacte beaucoup sur la santé d’un enfant.
S’ajoute la version d’une source crédible « chaque fois qu’il y a dégât d’avion, chacun des ayants droits de victime empoche principalement 80 millions en termes d’indemnisation imputable strictement aux frais de celui qui serait l’auteur de l’incident ».
La question qu’on se pose la décision d’un maire peut il être au dessus d’un décret ou une loi votée par l’Assemblée Nationale? En attendant la réponse, l’Etat est interpellé à ses responsabilités, a-t-il conclu Salif Goita.
A D
Source: Le Forum