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Salaires impayés des enseignants : Un sit-in prévu ce vendredi par le corps féminin de la corporation.

Va-t-on, ce vendredi matin, assister à nouveau à une réaction musclée des forces de l’ordre contre les enseignantes décidées à se faire entendre par Dr. Boubou Cissé, Premier ministre ? Ou est-ce que c’est la sagesse qui prévaudra cette fois-ci du côté de l’Exécutif ? La colère des enseignantes est au point culminant. 

 

Dépitées et remontées en bloc, elles n’entendent plus rester dans la trêve observée par leurs homologues hommes. Un salaire est un dû que nul ne peut et n’a le droit de spolier. Or, après avoir fait mater dans le sang la marche des enseignants au début du mois de mars, le gouvernement de Dr. Boubou Cissé rechigne encore à payer les deux mois de salaires encore impayés depuis les premiers mouvements de protestation. La grève est pourtant un droit universellement reconnu à tous les travailleurs. Pour le corps féminin enseignant, le Premier ministre n’a cure des souffrances sociales, singulièrement en ce qui concerne les pauvres enseignants qui n’ont que leurs salaires pour vivre dignement. Trop, c’est trop. Voilà pourquoi les dames à la craie blanche ont décidé de monter au créneau pour revendiquer leurs droits. « Que Boubou Cissé coupe ses retenues, mais qu’il paye sans délai nos deux mois de salaires », tel est leur cri de guerre. À travers les réseaux sociaux, des appels à se mobiliser ont été relayés pour demander à toutes les enseignantes de ne pas demeurer en reste. Le  rendez-vous est donné devant la Maison de l’enseignant ce vendredi 10 avril, à partir de 09 heures afin que le cortège rejoigne la devanture de la primature pour un sit-in résolu. Atmosphère de Coronavirus oblige, chacune est priée de porter le masque et de se prémunir de gel hydroalcoolique. Ces précautions montrent à quel point les dames de l’enseignement sont résolues pour la bataille qu’elles vont déclencher. Seule inconnue, la réaction du pouvoir qui, rappelons-le, semble désormais se plaire à sévir durement. Va-t-il agir cette fois-ci? Question d’heure. Mais pourquoi le pouvoir malien est-il incapable de trouver de bonnes solutions aux différents problèmes de l’école nationale ? Malgré la fermeture des établissements scolaires pour raison de pandémie, on sait que l’école publique, celle des enfants des pauvres, est beaucoup plus dans la panade que l’école privée. Et ce sont encore les enseignants du public qui tirent le plus le diable par la queue.

 

Bogodana Isidore Théra

LE COMBAT

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