La 5e réunion des chefs des services de renseignements de la région sahélo-saharienne se tient depuis lundi à Ouagadougou, avec en toile de fond “les menées criminelles” de Boko Haram au Nigeria et les tentatives de “regroupement” et de “reconstitution” de groupes terroristes au Nord-Mali.
“La zone sahélo-saharienne reste toujours confrontée à de sérieux défis sécuritaire liés notamment à la criminalité transfrontalière et autres actions terroristes enregistrées ces derniers temps”, a indiqué le chef d’état-major particulier de la présidence du Burkina Faso, le général Gibert Diendiéré, faisant allusion à la prise d’otage, en avril dernier, de plus de 200 jeunes filles au nord-est du Nigeria et un regain de tension au nord du Mali et en Libye.
Selon le général Diendiéré, une telle situation “nous oblige même à coordonner davantage nos moyens de lutte à travers des actions concertées d’urgence au plan sous-régional et régional”.
“Je voudrais surtout que l’on puisse consacrer tout le temps nécessaire pour examiner la menace terroriste posée par Boko Haram et identifier les mesures opérationnelles à prendre d’urgence pour épauler les efforts des forces de sécurité du Nigeria”, a plaidé le Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine, Smaïl Schergui, en réitérant la ferme condamnation par l’Union africaine des actions de la secte terroriste. Compte tenu des données spécifiques de la région et des liens “avérés” de Boko Haram avec Al-Quaïda, M. Schergui a expliqué que la réponse “la plus adéquate” viendra d’abord des Africains.
“Faute d’action collective renforcée, nous courons le risque d’une extension de la menace, avec toutes les conséquences qui en résulteront”, a-t-il prévenu. Quand à la situation au Mali, le ministre burkinabè en charge de la sécurité, Jérôme Bougma, a indiqué que le Burkina Faso, en tant que médiateur, poursuit les consultations avec les parties pour une meilleure reprise des “pourparlers inclusifs”.
Durant deux jours, les chefs des services de renseignement et de sécurité échangeront des informations sur l’état de la sécurité dans la région du Sahel et d’envisager des solutions communes afin de relever conjointement les défis à la paix et à la sécurité. La rencontre s’inscrit dans le cadre du Processus de Nouakchott qui tire son nom de la capitale mauritanienne, où il a été lancé par la Commission de l’Union africaine, le 17 mars 2013.
Ce processus a pour objectif de faciliter le renforcement de la coopération en matière de sécurité entre les pays du Sahel et de contribuer à la mise en œuvre opérationnelle de l’Architecture africaine de paix et de sécurité (APSA) dans la région sahélo-saharienne.
Source: Xinhua