Le Conseil de sécurité de l’ONU devait se pencher le 25 avril sur le prolongement du mandat de sa mission dans le pays. Aucune date n’est annoncée mais les négociateurs veulent donner l’opportunité aux parties de « poursuivre des consultations ».
L’avant-dernier acte de la question du Polisario, bande de territoire disputée par le Maroc et l’Algérie et en proie à une insurrection, était les dénonciations d’incursion émises par le Maroc. Début avril, Rabat a annoncé que le Front Polisario avait mené des incursions dans la ville de Mahbes, dans le nord-est du Sahara occidental, en violation d’un accord militaire établissant une zone tampon sous la responsabilité de l’ONU. Information démentie par l’organisation, mais qui démontre que la tension n’est pas près de retomber. Ce mercredi 25 avril, alors que devait se dérouler le vote sur la prolongation de la mission d’interposition de l’ONU, la Minurso, les États-Unis ont décidé d’annoncer son report. En charge de la rédaction du texte de résolution et responsables des négociations, les États-Unis ont soumis un document demandant aux parties au Sahara occidental de reprendre les négociations « sans préconditions et de bonne foi », afin de parvenir à une solution politique mutuellement acceptable. L’actuel mandat de la Minurso arrive à terme fin avril. L’émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental, l’ex Président allemand Horst Koehler, a promis au Conseil de sécurité un nouveau round de négociations après des années d’interruption.
Le texte demande aux États voisins d’accentuer leur implication dans les négociations. Les actions de plaidoyer et les pressions des politiques, mais aussi des leaders d’opinion de ces pays continuent. Le Forum d’action pour le Sahara occidental (WSAF), basé à Londres et qui englobe 90 organisations de plus de 40 pays, a adressé une lettre au Conseil de sécurité dans laquelle il demande aux pays de prendre des mesures à même de protéger les Droits de l’Homme du peuple sahraoui et de « mettre fin à l’impunité marocaine au Sahara occidental ».
Le Sahara occidental est un territoire de 266 000 km2, revendiqué à la fois par le Maroc et par la République arabe sahraouie démocratique (RASD), proclamée par le Front Polisario en 1976, et soutenue par l’Algérie. Ancienne colonie non autonome selon l’ONU, il n’a toujours pas trouvé de statut définitif au plan juridique depuis le départ des Espagnols, en 1976. Devenu un enjeu global illustrant la rivalité entre le Maroc et l’Algérie, le dossier saharien est récurrent et empoisonne les relations entre les deux voisins et leurs alliés.
Journal du mali