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Sacrifier pour se donner bonne conscience ou le signal fort envoyé aux délinquants financiers ?

Au-delà de la présomption d’innocence, l’inculpation de Bakary Togola suscite beaucoup de questions. Comment en est-il arrivé-là ? Quelle est sa part réelle de responsabilité dans les faits qui lui sont reprochés ? N’a-t-on pas profité de son inexpérience voire de sa naïveté à ce niveau de responsabilité pour abuser de sa confiance ? Qui l’a dénoncé et a remis au procureur les documents comptables ? A quelle fin ? A-t-il «mangé» seul ou avec qui ? Nous serons réellement surpris que Bakary Togola, fier à la limite de l’orgueil, puisse délibérément détourner de l’argent à des fins personnelles.

Il est en tout cas visiblement lâché par ses «amis» politiques (plutôt des profiteurs) car dans la foulée de son inculpation une note a circulé sur les réseaux sociaux vantant la détermination du président de la République à laisser la justice faire la purge. «IBK n’interfère jamais dans les affaires judiciaires. Je suis magistrat, il y a une vingtaine d’années, nous avons reçu des coups de fils des chefs d’Etat pour protéger de gros bonnets mais jamais avec IBK», aurait affirmé un procureur de la lutte anti-corruption. Visiblement une opportune opération de Com dont la provenance ne fait l’ombre d’aucun doute et qui nous fait croire que l’actuel locataire de Koulouba a décidé de prendre le chemin inverse de celui de son prédécesseur (Amadou Toumani Touré) qui avait décidé de ne pas lutter véritablement contre la corruption.

Si IBK est réellement déterminé à ne soustraire personne du couperet de la justice, c’est de bonne guerre pour le Trésor public qui pourra donc rapidement recouvrer les 700.000.000.000 détournés et soulignés dans les rapports du Bureau du Vérificateur général.

Mais, nous auront réellement des doutes sur cette détermination tant que le président de la Cour suprême et le ministre de l’Intégration africaine n’auraient pas été éjectés de leurs fauteuils car ayant également fait l’objet de dénonciations. On se rappelle cette lettre invitant une kyrielle de structures dédiées à la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite à s’auto saisir du dossier d’une transaction frauduleuse de près de 400 millions F CFA au profit du cabinet Me Baber Gano (ministre de l’Intégration africaine, non moins secrétaire général du RPM).

Ce qui n’a pas empêché le président de la République de lui offrir un fauteuil dans l’équipe Boubou Cissé. Et malgré les accusations du Patron des patrons maliens, Mamadou Sinsi Coulibaly (CNPM), le président de la Cour suprême est toujours en place et se la coule douce.

Ce qui nous conforte dans notre conviction que Bakary Togola a été sacrifié pour distraire les Maliens. Et jusqu’à preuve du contraire, nous ne pouvons pas analyser son inculpation comme un signal fort envoyé aux délinquants financiers qui font la pluie et le beau temps dans le pays car assurés d’être toujours couverts par l’impunité.

Rares sont les cadres cleans parmi tous ceux qui ont assumé des responsabilités ou qui ont été associés à la gouvernance du pays depuis l’avènement de la démocratie. Ils doivent tous rendre gorge pour sonner le glas des malversations financières.

Nous attendons donc que le pôle économique s’attaque avec objectivité aux fonctionnaires et aux cols blancs de la démocratie pour nous convaincre qu’une lutte implacable est enfin lancée contre la corruption et la délinquance financière au Mali.

Dan Fodio

Source: Le Matin

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