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Ruse, fuite en avant, vanité : Qu’est-ce qui fait s’agiter Moussa Mara ?

Moussa Mara, vraiment le sauveur de la transition ? C’est la téléréalité que l’ancien Premier ministre est en train de tourner depuis un mois. Il semble croire à son scénario, avec une naïveté qui fait sourire beaucoup. Le voilà qui, sur sa page Facebook, annonce avec un brin de triomphalisme :

« A la suite de l’appel lancé aux forces vives du pays et aux autorités le dimanche, 7 janvier, dans le but de réaliser ensemble le succès de la transition, j’ai adressé des demandes de rencontres aux acteurs concernés. Les autorités ont promptement réagi et j’ai eu l’honneur d’être reçu successivement par le ministre de la Défense et celui en charge de l’administration du territoire. Avec mes interlocuteurs nous avons discuté des voies et moyens permettant de concrétiser l’initiative de rassemblement autour de la transition. Je reste optimiste pour la suite. » Quarante-heures après, il annonce à nouveau : « A la suite des autorités et relativement à mon appel pour sauver la transition, j’ai rencontré plusieurs acteurs des forces vives du pays. J’ai été reçu par les premiers ministres Ousmane Issoufi MAÏGA et ZoumanaSACKO. J’ai eu une séance de travail avec la direction du parti ADEMA. J’ai pu discuter avec les organisations de la société civile réunies pour accompagner la transition. Les échanges ont porté sur les voies et moyens permettant d’assurer l’unité des forces vives autour de nos autorités pour assurer le succès de cette période. Je poursuivrai mes efforts dans ce sens. » Sa chevauchée solitaire va donc continuer, du moins jusqu’à ce que le piège se referme sur lui.

‘’ Réaliser ensemble le succès de la transition’’ et ‘’mon appel pour sauver la transition’’ sont les maîtres-mots de son agitation. Mais l’histoire politique de Moussa Mara montre qu’il  flotte dans la toge du rassembleur et du sauveur qu’il veut paraître. L’homme, en tant que chef du gouvernement, est celui qui a laissé aux Maliens le plus mauvais souvenir, cauchemardesque et ineffaçable. Contre lui, les mémoires ne peuvent arrêter deruminer le triste bilan, le plus lourd au plan humain, pour avoir causé en se rendant à Kidal en mars 2014 malgré toutes les alertes et les appels à la prudence et à la retenue, par son insouciance ou par son inconscience, c’est selon les appréciations, la mort de plusieurs de nos administrateurs civils et de nos militaires. Jamais en tout cas le déplacement d’un Premier ministre n’a fait couler autant de sang des serviteurs de l’Etat. Etait-ce en raison de l’improvisation ou  de l’impréparation du fameux voyage, sur fond de négligence des nécessaires mesures de sécurité à prendre avant ou était-ce le résultat d’un coup fourré ? La question turlupine toujours les esprits, ce, d’autant que c’est Moussa Mara lui-même qui confie à Jeune Afrique qu’il a tenu à se rendre à Kidal, dans les circonstances et les conditions de l’époque, malgré que plusieurs bonnes consciences le lui avaient déconseillé. N’empêche, depuis la tenue, le 23 décembre 2023, du quatrième congrès du parti politique Yelema dont il est le fondateur, au cours duquel il s’est fait le pourfendeur de la transition et singulièrement de son chef, Colonel Assimi Goïta, demeuré sourd à ses appels du pied, Moussa Mara est devenu un activiste politique particulièrement remuant.

Quels remèdes de cheval ?

Dans quel but ?, se demandent beaucoup. Lorsqu’il se rend à la 19ème conférence nationale de l’Adema-Pasj le 30 décembre, une semaine après le congrès de son parti, il insinue que les autorités de la transition multiplient des provocations contre les partis et conseille aux adémistes de ne pas tomber dans ce piège. Puis, incapable de contenir sa soudaine fébrilité, il organise le dimanche, 7 janvier, une conférence de presse au cours de laquelle il parle pêle-mêle son souci de voir tous les Maliens se porter au chevet de la transition qu’il faut impérativement sauver. Beaucoup font vite de comprendre qu’il est tout simplement dans la ruse et qu’il cache plutôt une anguille sous roche. Sauver la transition ne veut dire autre chose que celle-ci se trouve dans une mauvaise passe, court vers un échec patent, voire un danger imminent. Quelle logique permet de se prévaloir d’une telle calomnie au moment où, mettant en œuvre les pertinentes recommandations issues des Assises Nationales de la Refondation (ANR), les autorités de la transition ont réussi à organiser avec brio le référendum constitutionnel du 18 juin 2023, auquel ont pris part des partis hier engagés dans des regroupements ayant justement refusé de participer aux ANR, avec les intentions que l’on n’ignore ? Que peut justifier de la part de Moussa Mara cette forfaiture verbale au moment même où les autorités de la transition ont réussi à accomplir, après avoir réalisé un mémorandum d’entente avec les syndicats, significatives organisations de la société, pour réaliser des tâches autrement plus compliquées et difficiles dans la survie du pays, la délicate mission de recouvrer l’intégrité du territoire national perdue sous un régime sous lequel, lui, Mara, a occupé le poste de Premier ministre, Chef du gouvernement, avec les déboires enregistrés au plan sécuritaire ? Il est tout simplement dans la culpabilisation, dans la calomnie contre une transition qui n’a pas démérité aux yeux de nos compatriotes, mais contre laquelle il faut réussir à porter tous les péchés d’Israël. Raison pour laquelle il a prétendu le 7 janvier dernier qu’il « voit profiler à l’horizon quelque chose de très mauvais si… » Faux épouvantail ou aveu d’un complot ourdi dont il a connaissance ?

Moussa Mara est loin de pouvoir incarner le rassembleur des partis politiques ou de sauveur d’un pouvoir, fût-il transitoire. Si faire croire que c’est lui pèse plus lourd que les regroupements de partis politiques d’hier comme le cadre d’échanges pour une transition réussie, puis pour le retour à l’ordre constitutionnel est son objectif, son agitation aura un sens. Mais il n’a pas le point de l’homme politique providentiel pour une mission de sauvetage du Mali. Malheureusement, le manque d’humilité est la chose la plus établie chez lui. Tous ceux qui l’ont côtoyé sont unanimes à reconnaître qu’il a l’égo surdimensionné, très peu enclin à faire preuve de courtoisie à l’égard de ses interlocuteurs. Ses réparties vis-à-vis de quiconque, dit-on, blessent le plus souvent.

Fuite en avant

C’est peut-être pour ces raisons que Assane Sidibé et d’autres ont marqué de la distance par rapport à lui. Yelema, son parti à la tête duquel il a mis Dr. Youssouf Diawara comme président, n’est pas non plus une fore qui compte réellement sur l’échiquier politique national. On chuchoterait même que Dr. Y Diawara ne serait plus à l’aise avec lui. Tout compte fait, Moussa Mara, dans ses activités politiques actuelles, agit en singleton, et non pas en synergie avec sa propre formation politique. Être visible, c’est bien. Mais et si c’était aussi pour se prémunir contre la justice ?  En effet, il existait une procédure judiciaire contre Mara et tant que celle-ci n’aura pas été vidée – et ce ne semble pas être le cas-  il demeure un inculpé dans le cadre de ses activités à la Maire de la Commune IV de Bamako, même s’il est libre de ses mouvements et qu’il peut bouger avec l’autorisation expresse du juge. Quid de l’affaire de l’achat de l’avion présidentiel qui a refait surface dernièrement et qui promet des rebondissements. On sent un peu de fuite en avant… Mais ce qu’il faut surtout craindre, c’est que si Moussa Mara n’est pas le pion actionné par les traditionnels commanditaires de coups bas contre le Mali, après la fuite de grands délinquants qui continuent d’attaquer la patrie depuis l’extérieur, S’il gagnait des faveurs avec les ennemis extérieurs du Mali, en Europe et en Afrique, auxquels il doit montrer qu’il jouit d’une audience importante pour les servir, qu’il peut donc remuer jusqu’à l’ébranlement du pouvoir en redonnant du poil de la bête à une certaine opposition et à une certaine société civile, le risque sera gros pour lui. Les formations et société qu’il dit démarcher sont dans l’histoire que les autorités de la transition leur fassent, par magnanimité et non pas pour des raisons patriotiques, une petite place au soleil. C’est le piège que Mara ne voit pas. Il n’a rien compris au fait que le ministre de la Défense et des anciens Combattants, puis celui en charge de l’administration territoire, l’aient reçu si promptement deux jours après que le Président Goïta ait révélé devant les familles fondatrices de Bamako, les légitimités traditionnelles, les leaders religieux et de la société civile, le fameux coup de file qu4Emmanuel Macron lui a passé, après avoir été informé d’avance par un Président africain, puis la démarche d’un autre grand pays et de la CEDEAO, tous proposant clairement des noms de personnalités maliennes, toutes encore en vie, pour assumer la présidence de la transition malienne, le poste de Premier et… Les deux officiers supérieurs ignorent-ils les liens que d’aucuns affirment que Mara a entretenus  hier  avec les rebelles et la France, allant jusqu’à nier l’empêchement du Mali de rentrer à Kidal en 201-2014 ? Avec de hauts stratèges particulièrement au parfum des intrigues qui ont valu à notre pays des crimes atroces, il faut se garder de jouer au plus intelligent. Mais trop opportuniste, sans vergogne et de courte mémoire est libre de ne pas brider sa vanité.

Sy Eric

Amadou N’fa Diallo

Le National

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