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Riziculture : LE SRI AMORCE SA DIFFUSION À GRANDE ÉCHELLE

Le Système de riziculture intensif, qui a déjà été testé avec succès, va considérablement booster la production malienne

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Dans la chaîne de valeur riz, notre pays possède un avantage comparatif évident dans la sous-région, avantage basé essentiellement sur la disponibilité du potentiel irrigable, de l’eau, de la main d’œuvre agricole ainsi que sur une certaine expertise dans la culture de la denrée. Les axes de compétitivité et de la politique nationale s’articulent autour de la stratégie nationale de développement de la riziculture, de l’extension des superficies aménagées avec maîtrise totale de l’eau, du développement de la mécanisation des différentes opérations de production et post-récolte.
L’amélioration de la production et de la productivité par la vulgarisation de nouvelles technologies, le stockage et l’amélioration de la qualité du riz marchand pour assurer la distribution à travers le pays et l’organisation des acteurs pour faciliter l’accès au marché et aux services financiers participent aussi de cette politique. Le Mali ambitionne d’augmenter sa production rizicole afin au moins de couvrir les besoins internes du pays estimés à environ un million de tonnes et au mieux commercialiser le surplus sur les marchés de la sous-région. L’intérêt pour le riz s’explique d’une part, par la forte consommation nationale de cette denrée et d’autre part, par le fait que le Mali dispose d’un potentiel énorme qui lui permet légitimement de se hisser au rang des leaders dans la production du riz en Afrique.
A cet égard, la diffusion à grande échelle du système de riziculture intensif (SRI) est une initiative à saluer. Car il s’agit d’augmenter considérablement la production dans les zones irriguées et pluviales tout en économisant les intrants (engrais, semences, eau), dont les coûts élevés n’échappent à personne, a estimé le directeur national adjoint de l’Agriculture, Jean Parfait Dakouo, qui a présidé hier au Centre international des conférences de Bamako (CICB) la cérémonie d’ouverture de l’atelier national de coordination et d’échanges sur la vulgarisation à grande échelle du SRI.
Le système de riziculture intensif (SRI) est une technique importée de Madagascar en 2007 et introduite au Mali par l’ONG Africare. Cette dernière a effectué des tests concluants dans les zones de production de riz à Goundam (région de Tombouctou), avant la reprise de la technologie par le projet Initiatives intégrées pour la croissance économique du Mali (IICEM) financé par l’USAID en 2009. Le Projet IICEM/USAID a mis en place un programme de vulgarisation à travers des parcelles de démonstrations dans les régions de Gao, Tombouctou et Mopti dans sa version maîtrise totale de l’eau et Sikasso dans sa version pluviale dans les bas-fonds.
Le SRI est une combinaison des éléments de la relation sol-eau-plante-lumière de manière harmonieuse permettant à la plante d’exprimer son potentiel de production diminué par les pratiques inappropriées. Il s’agit de produire du riz avec très peu de semences, d’eau, d’engrais et sur un sol riche en matière organique et bien aéré. Ces éléments combinés favorisent l’accroissement significatif du rendement.
UNE CONTRIBUTION MAJEURE. A tire de comparaison, une parcelle SRI nécessite de 8 à 10 kilogrammes de semences contre 50 à 60 kilogrammes pour la pratique conventionnelle. Toutefois, le paysan qui veut faire du SRI doit apporter une très grande quantité de fumure organique (entre 10 et 15 tonnes à l’hectare) contre très peu de fumier pour la pratique conventionnelle. Le paysan SRI utilisera entre 50 à 100 kilogrammes d’urée et seulement 50 kilogrammes de DAP pour fertiliser sa parcelle d’un hectare contre 100 kilogrammes de DAP et 200 kilogrammes d’urée pour la pratique conventionnelle. Le premier récolte entre 4 et 12 tonnes à l’hectare avec une moyenne de 8 tonnes contre 4 et 7 tonnes à l’hectare avec une moyenne de 5 tonnes pour le paysan qui utilise la pratique conventionnelle.
Mieux, la fertilisation minérale qui consiste à placer profondément l’engrais dans le sol est plus bénéfique aux plantes que la pratique d’épandage superficielle. La contrainte du repiquage en ligne a été résorbée grâce à la présence de matériels agricoles qui pourront compenser le manque de main d’œuvre agricole. En somme, après que cette technique SRI ait été testée sur plusieurs zones agricoles, l’occasion était opportune pour les initiateurs de vulgariser davantage la technologie afin d’apporter une contribution majeure à la production et à la productivité rizicoles.
C’est pourquoi le projet USAID-Chaîne de valeur céréales (USAID-CVC) financé par l’USAID et mis en œuvre par ACDI/VOCA, en consortium avec les ONG nationales GForce, Nyeta Conseils et INTL a pour objectif d’impulser la croissance économique par l’augmentation des revenus dans les chaînes de valeur ciblées dont le riz. Cela afin d’assurer la sécurité alimentaire et de réduire la pauvreté. Le Projet USAID-CVC a mené des activités de vulgarisation à grande échelle du SRI dans les régions de Mopti, Ségou et Sikasso. Il entend partager son expérience avec tous les acteurs afin d’initier le plaidoyer visant à introduire le SRI comme système de production du riz dans le plan d’action de la politique nationale de développement agricole du Mali à l’instar de pays comme le Vietnam, le Nigeria et le Liberia.
L’atelier de deux jours a pour but de créer un cadre de concertation des différents intervenants afin de favoriser le partage d’expériences, d’échanges, de synergie et de coordination des actions autour de la méthodologie SRI.
M. COULIBALY

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