Pour la première fois depuis la libération des régions du nord, les populations de la ville de Tombouctou ont, vendredi 24 janvier 2014, battu le pavé pour manifester leur ras-le-bol. Ils étaient des milliers à prendre d’assaut le gouvernorat de la région de Tombouctou, à l’appel des leaders d’associations et de commerçants. Les manifestants ont quitté la Place de l’Indépendance pour converger vers le gouvernorat.
Les raisons de la colère
Les manifestants dénoncent, entre autres, l’arrêt des travaux de construction du marché, la marginalisation des autochtones dans la passation des marchés publics, la mauvaise gestion des travaux publics. Selon, Abdoulaye Cissé, président des commerçants détaillants de Tombouctou, la marche avait pour but de « mettre fin à l’injustice dans la région ». Pour, lui, les marchés concernant la ville de Tombouctou sont soumissionnés à Bamako, ce qui fait que les entrepreneurs de Tombouctou ne bénéficient d’aucun contrat.
En outre, les marcheurs dénoncent l’injustice qui frappe les femmes commerçantes de Tombouctou. En effet, le gouvernement avait décidé d’octroyer un prêt de 500 000 FCFA à chacune des 150 femmes commerçantes de Kayes, Mopti, de Tombouctou, de Gao et de Kidal. Seules les commerçantes de Mopti et de Kayes ont reçu les fonds promis. Celles de Tombouctou, de Gao et de Kidal n’ont pas reçu un sou vaillant. Les manifestants exigent tout bonnement le départ des autorités administration de la Tombouctou qu’ils tiennent pour responsables de toute ces injustices.
La journée du vendredi 24 janvier 2014 a été décrétée journée morte. Aucune boutique n’a ouvert ses portes. Même les simples ouvriers n’ont repris leurs activités que le samedi.
Abdoulaye Guindo
Source: Procès Verbal