Du moment que des organisations de la société civile, l’opposition politique et le «Bas Peuple» s’accordent à faire barrage au forcing favorable au projet de loi portant révision de la Constitution du 25 février 1992, le régime d’IBK ne mise que sur le soutien des groupes armés signataires de l’Accord d’Alger. Selon la Plateforme et la CMA, c’est la révision de la constitution d’abord ou rien.
Le Régime d’Ibrahim Boubacar Kéïta ne renoncera sans nul doute jamais à son projet de loi portant révision constitutionnelle adopté par les Députés de la majorité présidentielle lors de la session de l’Assemblée Nationale du 3 juin dernier. Après une démonstration de force historique des partisans du « NON » audit projet de loi, organisée par, entre autres, la société civile et l’opposition politique, le Gouvernement tente de faire croire que la paix au Mali passe incontestablement par l’acceptation du nouveau texte.
Ainsi, pour faire face au tollé national, le régime permet aux groupes armés (plateforme et CMA) d’imposer leur diktat en guise de répression. Ces derniers forment un bras de fer, si l’on peut se permettre de le traduire ainsi, contre la volonté du Peuple malien. Ils estiment que leurs revendications ne peuvent pas être satisfaites sans la modification de la Constitution du 25 février 1992.
Le référendum n’a été reporté que pour mieux préparer la riposte !
Après avoir reporté sine die le référendum sur la révision constitutionnelle, sans délai précis, le Pouvoir en place se dépêche dans les rangs des groupes armés et autres confréries religieuses pour imposer sa volonté au Peuple malien. A cet effet, les Responsables de la Plateforme et de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) déclarent apporter leur soutien au Gouvernement pour la modification de la loi fondamentale.
Le mardi dernier, lors de la rencontre avec la commission des lois de la «représentation nationale» sur le sujet, la CMA s’est dite favorable à la révision de la Constitution et assure qu’elle votera OUI lors du référendum. Pis, elle a menacé que «sans la révision constitutionnelle, l’application de l’Accord sera impossible».
«Tant que l’Accord n’est pas appliqué à la lettre et dans son esprit, la paix serait très difficile. Parce que ce sont des engagements qu’on a pris. Tout ce qu’il faut faire pour aller vers cette paix, il faut le faire. C’est dans ce cadre et entant que Président de la Commission politique de la CMA qu’on est obligé d’accompagner le Gouvernement ; on est obligé de le faire soumettre nos revendications, des revendications que nous estimons valables pour la bonne application de l’Accord, pour la quiétude de notre pays. Mais aussi l’accompagner pour le vote, mais pour dire OUI nous sommes pour. Car, si ce n’est pas fait, il n’y aura jamais l’application de l’Accord», a déclaré Mahamadou Djéri Maïga au micro de nos confrères du Studio TAMANI. Et d’être on ne peut plus clair : «Nous avons signé un accord avec le Gouvernement ; donc, si on a quelqu’un qu’il faut accompagner c’est le Gouvernement. Nous allons accompagner le Gouvernement parce que vous savez que la révision constitutionnelle c’est l’Accord qui le dit. Il y a plusieurs closes dans l’Accord ; donc, si on ne révise pas la Constitution, elles ne verront jamais le jour ».
De leur côté, les Responsables de la Plateforme ne disent pas le contraire. Même s’ils se réservent une manœuvre de sortie en reconnaissant que le vote est libre et volontaire.
«Nous nous sommes toujours inscrits dans la logique d’accompagner le Gouvernement parce que c’est avec lui qu’on a signé un Accord. Nous considérons que cet Accord est une chance pour le Mali. Nous sommes dans le processus de paix. Nous avons nos doléances que nous avons déjà annoncé. On ne peut pas aller voter contre parce que c’est nous qui avions demandé le Sénat, la prise en charge des populations du Nord du Mali, des autorités traditionnelles, des jeunes, des femmes, des chefferies…On est la-dans et on va voter OUI», se justifient-ils.
Par ailleurs, faut-il noter que la Commission des lois de l’Assemblée Nationale s’est rendue chez le Guide spirituel des Ançar dine, Chérif Ousmane Madani Haïdara, pour lui présenter le projet de loi portant «Révision de la loi fondamentale du 25 février 1992».
Est-ce une stratégie de forcer le référendum autrement ?
Oumar Diakité
Source: LE COMBAT