Déterminée à faire du projet de révision de la loi fondamentale un projet inclusif et consensuel, « Ensemble pour le Mali (EPM) », composé des partis politiques de la majorité présidentielle, engage la réflexion sur le sujet. Elle a consacré la journée du samedi 12 janvier à un atelier de réflexion sur cette question au CRES de Badalabougou. C’était l’occasion pour le Premier ministre et le Président d’EPM d’annoncer la décrispation du climat politique à travers une rencontre avec l’opposition ce lundi.
Après 27 ans de pratique démocratique, la Constitution du 25 février 1992 montre ses limites. Cela ajouté à la volonté du Président de la République pour faire des réformes institutionnelles, il parait nécessaire pour l’Etat de réajuster la loi fondamentale en vigueur. C’est pourquoi le chef de l’Etat a instruit au gouvernement sa révision prévue pour mars 2019. Pour qu’elle soit inclusive et consensuelle, la majorité présidentielle initie la réflexion ; d’où le sens du présent atelier qui a regroupé des constitutionnalistes, des diplomates et des cadres politiques.
Faut-il le rappeler, étaient inscrits à l’ordre du jour trois thématiques : La Constitution du 25 février 1992 à l’épreuve de 25 ans de pratiques ; la présentation et le point de mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger et regards croisés entre la Constitution du 25 février et l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale.
A cette occasion, le Président d’Ensemble pour le Mali, Bokary Tréta a réaffirmé l’engagement de sa plateforme politique à faire de la tenue de cette révision constitutionnelle une réussite. Pour se faire, il met en avant l’appropriation du projet par ses cadres politiques et l’inclusivité du processus. D’où l’intérêt de ses premières assises de la plateforme EPM. Pour ne pas faire face aux difficultés rencontrées lors des nombreuses tentatives infructueuses de cette révision, Tréta propose d’adopter des approches appropriées en vue d’obtenir l’adhésion de toutes les forces vives de la nation au présent projet. Partant, il a annoncé les échanges de courriers entre la majorité présidentielle et l’opposition. Avant d’annoncer une rencontre avec l’opposition cette semaine.
Pour sa part, le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies, Chef de la Minusma, Mamat Saleh Annadif, a salué cette initiative de la majorité présidentielle. Car, dit-il, ce thème lui paraît opportun eu égard à l’actualité brûlante au Mali, caractérisée par le vaste chantier de réformes politiques, institutionnelles et électorales que le chef de l’Etat malien a annoncé depuis son investiture et dont la révision constitutionnelle constitue la colonne vertébrale. « Ce thème me paraît également pertinent en ce qu’il cible les différentes péripéties de la démocratie malienne dans l’application des dispositions pertinentes de cette loi fondamentale de 1992, péripétie aux fortunes diverses qui serviront de sous-bassement à l’analyse critique mais objective à laquelle cette constitution sera soumise », a-t-il déclaré. Pour lui, aucune Constitution ne peut prétendre à l’éternité. Surtout au Mali, où la crise ayant fragilisé les institutions, une révision de la Constitution s’impose. Pour ce faire, il conseillera les panelistes à faire de telle sorte que le processus puisse être inclusif.
Dans son intervention, le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga indique que sa présence à cette rencontre est la manifestation de l’intérêt que le gouvernement accorde aux présentes thématiques et attend beaucoup des propositions qui sortiront des présentes assises. De son avis, la révision de la Constitution est une exigence pour notre pays. Car, celle du 25 février 1992 a montré des insuffisances au cours des 27 années de pratique qu’il faudra impérativement corriger. Mieux, estime-t-il, cette révision de la loi fondamentale permettra d’aplanir les contradictions entre certaines dispositions de la Constitution en vigueur et les réformes institutionnelles qu’envisage le gouvernement ainsi que l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale. Partant, il annoncera une consultation de toutes les entités de la société civile et des regroupements politiques afin d’obtenir le consensus autour de ce sujet.
Oumar KONATE
La Preuve