La prochaine réunion du Comité de suivi de l’accord pour la paix et la réconciliation est prévue pour le mois de septembre. C’est ce qu’apportent certaines sources proches des groupes armés, sans plus de précision sur la date exacte. Les réunions du comité avaient été suspendues en juin dernier à cause de l’élection du président de la République et les vacances du gouvernement. Les travaux reprennent alors que les parties signataires peinent à harmoniser leurs positions sur l’opérationnalisation des autorités intérimaires dans certaines localités.
Trois ans après sa signature, l’Accord pour la paix et la réconciliation connaît « d’énormes retards » sur son calendrier, constatent plusieurs observateurs. La dernière session du comité de suivi de l’accord d’Alger, la 26ème, remonte en juin dernier. Les débats étaient houleux entre les deux groupes armés signataires sur la gestion des collèges transitoires à Gourma Rharous, localité située dans la région de Tombouctou. Face à l’ampleur de cette divergence, la médiation internationale avait décidé de suspendre la séance pour quelques heures. Elle a demandé aux mouvements de se concerter pour trouver un consensus. Plusieurs semaines après ces discussions houleuses, l’opérationnalisation des autorités intérimaires n’est pas encore effective dans plusieurs localités concernées.
Signé le 15 mai et 20 juin 2015, l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali peine à produire les dividendes escomptées par les populations.
Si les MOC, Mécanismes opérationnels de coordination, de Kidal et Tombouctou ont été installés, plusieurs chantiers restent à parfaire avant le cantonnement des ex combattants.
Trois ans après la signature de l’accord d’Alger, certaines populations s’impatientent, et plusieurs observateurs notent « un retard criarde » dans son calendrier de mise en œuvre.
Les travaux du Comité de suivi de l’accord reprennent alors que le mali vient d’élire son nouveau président de la République. Cette réélection peut-elle changer quelque chose dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation ? Certains observateurs pensent que « non ». Selon eux, « ce sont les mêmes insuffisances du premier quinquennat qui seront constatés au cours de ce second mandat ». Pour ces analystes, « la mise en œuvre de cet accord est quasi impossible ».
Aly Tounkara est sociologue, chargé de cours à l’université de Bamako
Studio tamani