C’était dimanche dernier en fin de matinée à l’aéroport International du Président Modibo Kéïta Bamako-Sénou » en présence d’une foule nombreuse et de personnalités à leur tête, le Premier Ministre Abdoulaye Idrissa Maïga, entourés d’anciens Premiers Ministres et de ministres de son gouvernement.
En foulant le sol malien dont il a fui en 2012 après avoir été contraint à la démission (lui qui était trop confiant à son système) par la junte du CNRDRE du jeune Capitaine Amadou Aya Sanogo, l’ex Président ATT affichait un grand sourire applaudi par une foule qui a littéralement envahi le tarmac de l’aéroport, débordant ainsi la ceinture de sécurité qui avait mis en place.
Dispositif sécuritaire défaillant
Débordé par une foule en partie curieuse et d’autres fervents défenseurs de ce Général félon pour les avoir permis pour la plupart, de s’enrichir bougrement, en un mot d’être quelqu’un dans la société, le couple présidentiel n’a pu faire le bain de foule qui était prévu par le protocole qui a été envahi, voire dépassé. Ce spectacle prouve à suffisance que les organisateurs ont failli, puisqu’il aura suffi d’un petit débordement pour que les installations de l’aéroport soient attaquées.
Retour au nom de la réconciliation
Le retour de « Hamady Hamady » en fin de mandat du locataire de Koulouba, est vivement critiqué par des citoyens et non les moindres, qui ne comprennent pas ce geste d’IBK à l’égard de celui qui en 2016, avait déclenché une procédure pour « haute trahison », d’où la création de la Haute Cour de Justice pour ce faire. Cette plainte sera rapidement arrêtée pendant que le patron de la junte, Général Amadou Aya Sanogo et codétenus, sont maintenus en prison plus quatre ans maintenant, sans être ni jugés, ni remis en liberté provisoire.
Des citoyens outrés
C’est fort de ce constat inquiétant que le Chef de l’Etat, fait venir ATT, dont les partisans ne tarissent pas d’éloges sur lui pour son geste au nom « de la réconciliation nationale ». D’où ces interrogations de citoyens outrés par ce retour que d’aucuns qualifient d’échec pour le locataire de Koulouba et de provocation pour d’autres, n’arrangera rien dans le climat social et politique délétère que vit le Mali.
Juger ou libérer Aya et codétenus
Si pour bon nombre de partisans et de supporters d’ATT, son retour constitue sa réhabilitation, (lavé de tout en quelque sorte) pour beaucoup de citoyens avisés et inquiets par rapport à l’avenir du pays, pourquoi ne pas juger ou libérer Aya et codétenus de prison ?
ATT doit rendre des comptes au nom de la réconciliation
Bon nombre de citoyens que nous avons interrogé, n’arrivent toujours pas à comprendre qu’après une gestion calamiteuse du Mali dix ans presque sous cet homme qui, a détruit le matériel militaire, livré nos soldats à la mort, (cas d’Aguel’Hoc et ces dizaines de morts) ; a rendu notre pays un passage privilégié de la drogue (cas de l’avion baptisé Air cocaïne) , de trafic d’armes de tous genres ; des prises d’otages ( les prises d’otages en cascades) où Koulouba était intermédiaire en quelque sorte au vu et au su de la communauté internationale, que le Président IBK fasse venir de la sorte sans qu’il ne réponde de ces actes. Mieux, des plaintes contre ATT ont été déposées à son encontre. La dernière en date est celle que l’Association « ACTION POUR LA SOLIDARITE LA PAIX ET LE DEVELOPPEMENT », en abrégé ASPAD, a déposé hier au Tribunal de la Commune I du District de Bamako pour « haute trahison ».
ATT avait été prévenu de sa chute…
Parler de cet homme que votre journal avait prévenu sa chute s’il ne changeait pas de méthode, c’est rappeler son parcours civil et militaire qu’il doit au régime de l’UDPM du Général Moussa Traoré qu’il n’a pas hésité avec d’autres à déposer un vingt et six mars 1991 au nom de « la démocratie », qui vingt-six ans après, s’est transformée en échec cuisant pour ses acteurs qui continuent à se battre mordicus pour se maintenir au pouvoir afin de se servir impunément. Le libre « ATTcratie » en dit long sur cet homme qui a banalisé le pouvoir en créant le consensus qui s’est transformé en une pagaille qui lui a valu finalement sa chute brutale où il finira par se réfugier au Sénégal. Près de six ans après, en fin de mandat d’IBK, à la recherche « de tonus » pour achever son mandat des plus décriés de l’ère démocratique, à en croire ses adversaires et certainement briguer un second synonyme de chaos pour le Mali », martèle un cadre de son parti qui n‘arrive toujours pas à digérer ce retour d’ATT puisque prouvant l’échec patent d’IBK dans la gestion du Mali.
Les non-dits
Selon nos informations, ce retour d’ATT qui a été bien calculé, vise à permettre au Président IBK, à bénéficier du soutien des supporters de l’ex président dont la plupart ont occupé de grands postes avec tous les avantages. Une sorte de manœuvre politique politicienne à quelques mois de la présidentielle de l’année prochaine.
Le retour d’ATT très mal pris
Ce geste qui est très mal pris tant au sein de l’armée que de certains hommes politiques avisés, a vite monté la tension déjà visible, palpable. Et pour cause, la marche des épouses des militaires et paramilitaires du 15 décembre dernier qui ont été reçu par le PM qui a promis de trouver une issue heureuse dans deux semaines. L’arrivée d’ATT pose bien d’interrogations et els débats font rage.
Le massacre d’Aguel’hoc encore dans les mémoires
Le massacre fin janvier 2012 du Capitaine Traoré et ses hommes malgré leur demande de renforts, reste encore dans les mémoires. « Une prétendue enquête avait été diligentée, ne réalité, elle n’a pas bougé d’un iota jusqu’à la chute du Général et jusqu’à présent, rien ne filtre », explique un parent de soldat tué.
ATT devrait réconcilier les deux bérets
Ainsi, nos radars indiquent qu’en réalité, le retour de « Hamady Hamady », au bercail vise deux objectifs majeurs : – primo ; réconcilier les deux bérets (Verts et Rouges) ; secundo : Travailler si possible au corps ses partisans pour qu’ils se mobilisent pour la réélection d’IBK en 2018. Selon nos informations, la rentrée au gouvernement de campagne d’IBK prévu en janvier, de cadres du PDES, ne devrait surprendre personne. Pour cet observateur avisé, cette seconde hypothèse sera difficile car, certains fans ou supporters d’ATT, n’obéiront pas à la consigne si elle devrait être donnée par ATT lui-même.
« ATT est rentré au bercail, cela ne changera rien dans la situation du pays », regrette ce citoyen qui a requis l’anonymat.
Pendant qu’ATT, ses partisans et supporters et le régime actuels se réjouissent, d’autres citoyens, surtout les épouses des militaires et paramilitaires ne comprennent pas la suite qui sera donnée à leur dossier.
IBK et son « renfort »
Le régime IBK et « le renfort » qu’il vient de recevoir, devraient vider rapidement cette affaire dite des « vingt et un » bérets rouges retrouvés morts dans un charnier à Diago pour que la réconciliation proprement dite soit effective. Auquel cas, persister à maintenir le Général Sanogo et ses coaccusés en prison, constituerait un précédent fâcheux à ne pas négliger.
Des propos qui sont contraires à la réconciliation
Mais déjà, les propos de l’entourage et de partisans de l’ex Président ATT, ne sont pas à ramener la cohésion dans le Maliba. Les jours à venir nous édifieront davantage comme pour dire : « Un homme avertit, en vaut deux ! ».
« En tout cas, le Mali d’aujourd’hui, a besoin de paix, de cohésion et surtout de franc-jeu afin de sauver les générations futures. Persister dans les règlements de comptes, synonyme de vengeance, n’arrangera pas notre situation », a averti ce retraité.
Bokari Dicko
Source: Mali Demain