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Depuis un moment, les réseaux sociaux s’enflamment pour le probable retour de l’imam Mahmoud Dicko à Bamako ce 14 février. Des pages reconnues comme officielles et même une commission qui se réclame de l’organisation de ce retour, créé à cet effet a fait des communiqués : “L’imam Mahmoud Dicko qui séjourne en Algérie depuis un moment retournera au Mali le 14 février 2025. Un vendredi”, indiquent-ils.
Dans les débats houleux autour de ce retour, une rumeur de plainte attribuée au Collectif pour défense des militaires (CDM), un collectif jugé très proche et en probable mission des autorités actuelles, aurait été déposée contre l’imam. Le Collectif, selon certaines sources, est allé jusqu’à qualifier la raison de sa plainte de haute trahison de l’imam.
L’ombre de l’imam fait-elle peur aux autorités de la Transition ? Affirmatif, répond un spécialiste en question sécuritaire, politique et institutionnelle. A l’en croire, à ce jour, la personnalité de l’imam est une épine au pied des tenants actuels du pouvoir. Une épine du moment où si l’imam retourne et qu’on ne le touche pas, il demeurerait une épée de Damoclès sur la tête des autorités.
Pour le sécurocrate, les autorités actuelles ont choisi de faire taire toutes les voix discordantes. Or si l’imam, retourne, il va parler. C’est son fort. Et il sait fédérer et fera fédérer autour lui toutes les autres forces et mouvements politiques.
Et si jamais l’Imam retourne et qu’on le mette aux arrêts, il n’a aucun doute pour le spécialiste en matière de sécurité et de stabilité politique, l’épine, qu’est la personne de l’imam va transpercer les pieds. Car, pour lui, toutes les voix discordantes vont se fédérer en mouvement. Pas par conviction pour des intérêts communs afin de venir à bout à un ennemi, dit-il.
Qui n’est autre que les autorités de la Transition. “Dans les deux cas, l’imam est aujourd’hui une équation très difficile pour les autorités de la Transition”, dit-il avant de souligner que le CDM n’a pas qualité pour porter plainte contre lui a fortiori, qualifier une infraction.
“L’imam viendra-t-il le 14 février ? L’on le saura demain” !
Il y a environ une semaine, le porte-parole de la commission d’organisation pour le retour de l’imam Dicko, Daouda Magassa, est porté disparu. Selon certains proches du dossier, il aurait été enlevé par des hommes en cagoule. Quelques jours, avant, un autre jeune proche de l’imam Dicko, Ahmad N’dounga, a été empêché de voyager pour la Mauritanie.
Des intimidations pour certains et des mesures dissuasives pour empêcher le retour de l’imam pour d’autres. A ce jour, l’engouement pour le retour de l’imam n’a pas changé dans les différents groupes WhatsApp. “L’enlèvement du porte-parole a plus que jamais galvanisé les jeunes”, assure un membre de la commission d’organisation.
Si d’un côté, les jeunes restent optimistes pour le retour de l’imam, d’un autre, certains sont sceptiques.
“La dynamique est gardée pour le 14 février, rien n’a changé. Mais la confirmation sera donnée ce mercredi”, a confié un autre jeune très proche de l’imam et membre influent de la Cmas (parti politique pour les idéaux de l’imam dissoute par les autorités actuelles).
A en croire ce jeune, demain mercredi, lumière sera faite sur la date du 14. Un vocal de six minutes circule dans les groupes WhatsApp et supplie l’imam de surseoir à son retour du 14 février. Notre spécialiste sécuritaire reste très sceptique sur la date du 14. Pour lui, il sera très difficile que l’imam vienne à la date prévue. “Je serais très surpris de le voir au Mali le 14 février”, conclut-il.
Koureichy Cissé
Source : Mali Tribune