Né au Sénégal, le Malien Habib Koité est certainement l’un des musiciens africains qui se rapproche le plus de la définition moderne du griot. Comme eux, il est à la fois un musicien et un conteur itinérant qui depuis ses débuts en 1988 avec le groupe Bamada n’a eu de cesse d’élargir et de renouveler son champ d’action. Devenu un ténor du circuit world music en Europe et aux Etats-Unis dès Muso Ko en 1995, Habib Koité s’affiche comme un véritable prince de la musique d’Afrique de l’Ouest.
En 2012, Habi Koité n’avait pas hésité à innover en s’associant au guitariste de blues américain pour l’album Brothers in Bamako. Aller-retour entre musique africaine et blues, croisement de racines commune et virtuosité partagée étaient au rendez-vous de ce disque exceptionnel. Après cet album métissé, Habib Koité a en quelque sorte effectué la démarche inverse avec Soô qui représente un retour aux sources.
Enregistré au Mali malgré les difficultés du moment, Soô est un album de ruptures. D’abord Habib Koité a délaissé Bamada au profit d’une clique de jeunes musiciens, tous contents de prouver leur valeur aux côtés d’une telle pointure. Ensuite, Habib Koité a effectué un recentrage sur une musique africaine acoustique de toute beauté. Ajoutons que sur un des morceaux, deux autres géants du son africain lui apportent leur concours avec les présences de Toumani Diabaté et Bassekou Kouyaté.