La «Synergie d’Action pour le Mali», composée d’organisations de la société civile et des regroupements politiques (nouveau front d’opposition), constituée le samedi 17 février 2024 à Bamako, exige la mise en place d’une transition civile en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel. C’était à la faveur d’un point de presse animé par les responsables de cette synergie à Bamako.
Dans leur déclaration, les responsables de la Synergie d’Action pour le Mali rappellent que les Maliens ne sont pas rendus aux urnes, le 24 février 2024, date à laquelle la présidentielle devait se dérouler, conformément au calendrier électoral convenu avec la communauté internationale.
Le scrutin présidentiel, initialement prévu pour ce mois de février, a été reporté sine die en septembre 2023 par le gouvernement qui n’a pas, jusqu’à ce jour, fixé de nouvelles dates. Il s’agit là du second report de la présidentielle depuis le début de la Transition en août 2020.
A l’épuisement du délai supplémentaire de deux ans, des partis et organisations politiques réunis au sein de la Synergie d’Action pour le Mali annoncent, dans une déclaration, refuser une nouvelle prorogation et exigent la mise en place d’une Transition civile.
Cette élection présidentielle a été « renvoyée aux calendes grecques sans consultation du peuple souverain», selon la Synergie dans sa déclaration publiée tôt le samedi 24 février à 1 heure du matin.
«Une fois de plus, ces autorités donnent la preuve de leur incapacité à nous sortir de cette transition interminable et insoutenable malgré la résilience du peuple ou le plus grave de leur détermination à la proroger indéfiniment», pointe la coalition.
Le regroupement déplore une non-atteinte des objectifs de la lutte du peuple, une multitude de conflits internes et la confiscation des libertés publiques et individuelles.
Il évoque «une prise en otage du peuple», tout en appelant à «sauver le pays en danger».
La Synergie appelle, à cet effet, «tous les patriotes à rejoindre son idéal patriotique de changer de trajectoire en refusant une nouvelle prorogation de la Transition et en réclamant la mise en place d’une Transition civile, seule alternative pour sauver le Mali ».
Elle annonce la tenue dans les prochains jours «des actions patriotiques et pacifiques afin d’atteindre son objectif», ajoutant que cette voie lui a été «imposée par des autorités qui veulent se maintenir au pouvoir sans mandat du peuple et sans aucune perspective d’un Mali meilleur».
Sur le plan politique et social, la coalition a un poids non négligeable. La CMAS de l’imam DICKO, dont le parrain est en séjour prolongé en Algérie depuis décembre 2023, fait partie des trois organisations fondatrices du M5-RFP ayant mené la mobilisation anti-IBK en 2020. Jigiya Kura est une coalition de partis politiques composée notamment de la CODEM avec son président Housseini Amion GUINDO qui possède une base politique solide.
Les quatre autres membres de la synergie sont Kaoural Renouveau International dont le président est en exil ; l’Association Jaama Espoir, le Regroupement NVPN et le mouvement Wuli Ki Djo Mali Yé.
Si aucune date n’est arrêtée pour la présidentielle, Bamako a annoncé le 13 février avoir récupéré les bases de données RAVEC prises en otage par la société française IDEMIA.
De plus, les avant-projets des textes nécessaires à l’entrée en vigueur de la nouvelle Constitution ont été élaborés mais attendent d’être soumis au vote de l’organe législatif. Par ailleurs, le processus de révision du fichier électoral n’est pas encore effectif.
Par Abdoulaye OUATTARA