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Retard du Financement public: Des entreprises politiques aux trousses de Moctar Ouane

Jusqu’ici, silencieux pour la plupart de ces partis politiques, ils se sont fait entendre le jeudi 22 avril 2021 lors d’un point de presse. Ces partis politiques réclament aux autorités de la Transition, le paiement du financement public des partis politiques.

 

Dans une déclaration rendue publique au siège de l’ANCD-Mali, un regroupement de partis politiques dénommé ‘’Collectif des partis politiques pour le financement public’’ a exprimé son regret, quant au retard accusé dans le déblocage des fonds publics, destinés aux partis politiques. À ce titre, ils réclament par conséquent la démission du Premier Ministre, Moctar Ouane, qu’ils tiennent pour responsable de cette situation.
En effet, ils étaient environ une dizaine de leaders de ce regroupement à prendre part à cette rencontre avec la presse. Parmi eux, le président du parti ANCD-Mali, Alassane Dembélé dit Alasko, Mamaye Kassogué du Parti africain pour le renouveau et l’intégration, Jean Dembélé du Parti de la différence au Mali… Ces partis satellitaires ont décidé de braver la honte qui incarne cette réclamation, quoique légitime.
Mamaye Kassogué estime que ce financement n’est ni de l’aumône ni de l’argent jeté par la fenêtre, car l’État a imposé des charges aux partis politiques, notamment l’obligation d’avoir un siège et un permanent, etc. Sa colère fait suite au retard des financements de 2018, 2019 et même 2020 pendant que les charges continuent à grimper, une situation qui cause un énorme préjudice à certains partis. Pour rentrer dans leur droit, une commission a été mise sur place et celle-ci a rencontré le ministre de l’Administration territoriale pour échanger sur la question.
“Car ce financement existe depuis plus de 20 ans, mais sous aucun régime, ce retard n’avait été constaté. Cependant, après notre rencontre avec le ministre nous nous sommes rendu compte que ce département a pleinement joué sa partition et le dossier n’est pas à son niveau. Selon nos informations, le blocage se situe au niveau de la Primature. C’est pourquoi nous avons introduit une demande d’audience à ce niveau également”, a fait savoir le conférencier.
Selon le constat du Collectif, il y a une volonté délibérée quelque part de bloquer ce financement. Toute chose qui n’est pas normale, selon lui, car “le financement des partis politiques comme celui des associations ou des syndicats a été instauré par une loi”.
Pour le président du Collectif, Alassane Dembélé dit Alasko même si le financement doit être suspendu, cela ne peut pas concerner les exercices antérieurs à savoir 2018, 2019, 2020 pour la simple raison que la loi n’est pas rétroactive.
“Nous demandons la démission pure et simple du Premier Ministre Chef du gouvernement de la République du Mali, Moctar Ouane pour non-exécution de la décision de justice (section des comptes de la Cour suprême)”, lit-on dans la déclaration lue.
Le parti Sadi d’Oumar Mariko fut le premier à dénoncer ce retard dans le financement public des partis et avait même menacé de porter plainte contre l’État afin qu’il soit remis dans leurs droits.
Toutefois, la question qui se pose au-delà de ce droit légitime est de savoir si les partis politiques au Mali sont devenus des entreprises.

Bourama Kéïta

Source : LE COMBAT

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