Les syndicats signataires du 15 octobre 2016 attendent l’adoption du projet de loi portant statut autonome des enseignants courant la session d’octobre 2017 par l’Assemblée Nationale. Si rien n’est fait d’ici la clôture de cette session prévue le 15 décembre 2017, les syndicats menacent de déposer un préavis de grève de neuf jours allant du lundi 18 au vendredi 22 décembre prochain et du mardi 2 au vendredi 5 janvier 2018. L’information a été donnée au cours d’une conférence de presse animée, le lundi 11 décembre 2017, par le porte-parole desdits syndicats, Tiémoko Dao à la Maison de l’Enseignant.
La présente conférence a enregistré la présence des secrétaires généraux du SYNADEF (Syndicat libre et démocratique de l’enseignement fondamental), du SYNEB (Syndicat national de l’éducation de base), du SYNESEC (Syndicat national de l’enseignement secondaire de l’Etat et des collectivités), du SYNEFCT (Syndicat national des enseignants fonctionnaire des collectivités territoriales), de FENAREC (Fédération nationale de la recherche de l’éducation et de la culture) et du SYPESCO (Syndicat des professeurs de l’enseignement secondaire des collectivités).
Selon le conférencier, Tiémoko Dao, ces syndicats ont entamé des mouvements de grève depuis octobre 2016. « Ces mouvements ont été conclus par un accord, le 2 mai 2017, dans lequel le gouvernement s’engageait à déposer un projet de loi relatif à un statut du personnel de l’éducation nationale accompagné d’une grille indiciaire ayant comme indice plancher 235 et indice plafond 1060 sur la table de l’Assemblée Nationale au cours de la session d’octobre 2017. » a-t-il rappelé. A cet effet, expliqua-t-il, une commission tripartite a été créée et qui a élaboré un document de projet de statut.
Par ailleurs, soulignera M. Dao, le gouvernement lors des travaux de la commission avait donné l’engagement aux syndicats de prendre le statut par ordonnance pendant l’intersession. A en croire, cela n’a pas été fait malgré la longue période écoulée, trois mois durant, jusqu’à la fin des travaux de la commission le 28 juin 2017. Après la fin des travaux, a-t-il dit, le ministère de l’Education Nationale a tenu quelques réunions autour du dossier et l’a transmis au ministère du Travail et de la Fonction Publique, le 2 juillet 2017.
« Il est aussi important de rappeler que la rentrée parlementaire du 2 octobre 2017, enlève au gouvernement toutes possibilités de prise d’ordonnance, alors le projet prend la procédure normale d’adoption d’un projet de loi. Le projet de loi a fait plusieurs va et vient entre le ministère du Travail et de la Fonction Publique, le ministère de l’Economie et des Finances, le Secrétariat général du gouvernement avant son adoption le jeudi, 9 novembre 2017, en Conseil des Ministres. A ce titre, il a fallu attendre le 27 novembre, soit 18 jours pour voir le projet de loi transmis à l’Assemblée Nationale. A ce jour, nous avons des doutes quant à l’adoption de ce projet de loi pendant cette session dès lors que sa clôture est prévue pour le 15 décembre 2017», a expliqué M. Dao.
Et d’ajouter qu’au regard de la situation qui prévaut, le directoire des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016, comptent notamment organiser un meeting d’informations, le jeudi 14 décembre prochain au Pavillon des sports du Stade Modibo Keïta pour informer et sensibiliser leurs militants ; déposer un préavis de grève de neuf jours allant du lundi 18 au vendredi 22 décembre 2017 et du mardi 2 au vendredi 5 janvier 2018 avec la rétention des notes. « Les syndicats demeurent convaincus qu’ils sont en face d’un gouvernement qui ne respecte pas ses engagements. Ainsi, ils se réservent le droit d’entreprendre toutes les actions pour faire aboutir leurs revendications », a-t-il conclu.
Moussa Dagnoko
Source: Le Républicain