Pas de surprise. Le second tour de la présidentielle qui aura lieu le 12 août prochain va opposer IBK à Soumaïla Cissé comme en 2013. La Cour Constitutionnelle a donné les résultats définitifs, hier au sein de ses locaux, devant un parterre de journalistes, d’observateurs et de Représentants des candidats.
C’est hier dans la soirée que la Cour Constitutionnelle a proclamé les résultats définitifs du premier tour. Le dispositif sécuritaire était imposant. Cela pourrait s’expliquer par les propos tenus lors du grand meeting de protestation des 18 candidats au Palais de la Culture Amadou Hampaté Bah de Badalabougou, en Commune V du District de Bamako.
On a entendu le Général Moussa Sinko Coulibaly, qui est candidat à cette élection appeler les Maliens à la résistance et leur demander d’être prêts au combat. Il y a aussi le candidat Mohamed Aly Bathily, Ministre d’IBK, qui a appelé à la contestation des résultats de la Cour Constitutionnelle; car, selon Bathily père, cette Institution de la République, en interprétant la loi électorale sur la question des procurations a pris parti pour le Régime. Et voilà que le spectre d’une crise postélectorale que l’on pensait ici derrière nous est de nouveau vivace dans les esprits. Ce, au moment où la Cour Constitutionnelle dirigée par Mme Manassa Dagnoko s’apprêtait à donner les présents résultats définitifs du scrutin du 29 juillet dernier.
Sans surprise, elle a confirmé les résultats du Ministère de l’Administration Territoriale à quelques exceptions près. Le second tour va opposer le Président sortant, Ibrahim Boubacar Kéïta, à son Challenger de 2013, l’Honorable Soumaïla Cissé. Au lieu de voir le nombre de voix augmenter suite aux nombreuses requêtes introduites auprès de la Cour Constitutionnelle, Soumaïla Cissé a vu son score chuter de 17,80% à 17,77% alors qu’au même moment IBK, qui n’avait rien demandé, voit son score grimper en passant de 41, 42% pour atteindre 41,70%. Aliou Boubacar Diallo est aussi passé de 7% à 8%. Si quelques candidats ont réussi à engranger des points, cela n’aura pas d’impact sur la suite du processus électoral. Selon Mme Manassa Dagnoko, le taux de participation est de 42,70% pour 3.192.149 votants. Elle a aussi affirmé que 1176 voix mal comptabilisées par le Ministère ont été récupérées et ont bénéficié à l’ensemble des candidats. Elle a aussi fait cas de 222000 bulletins qui ont été jugés nuls.
Pas de récusation
On se souvient que la requête fondamentale des candidats en plus des cas de fraudes et d’achat de consciences était la récusation de la Cour Constitutionnelle. Cette requête a été rejetée. Car, selon la Président de la même Cour constitutionnelle, la récusation de la Cour n’a aucune base législative et que celle-ci relève de la Constitution.
Mohamed Sangoulé DAGNOKO
LE COMBAT