L’hôtel Azalaï Salam a abrité, le samedi 23 mars 2024, la présentation des résultats de Mali-mètre 2024. C’était en présence du représentant résident de la Friedrich-Ebert-Stiftung, Christiant Klatt ; de la première secrétaire de l’Ambassade d’Allemagne au Mali, Agnès Borchers ; et Sidiki Guindo de la GISSE. Les acteurs politiques, de la société civile et d’autres couches de la population étaient également présents. Les résultats de l’enquête d’opinion « Que pensent les Maliens) », montrent que plus de neuf Maliens sur dix (87%) approuvent la décision de reporter les élections contre 8%
Friedrich-Ebert-Stiftung Mali est à sa quinzième édition de son outil d’enquête d’opinion politique dénommé « Mali-Mètre ». C’est un instrument d’analyse sociopolitique ayant pour but, non seulement de recueillir les perceptions et les opinions politiques des Maliennes et des Maliens, mais aussi de les porter à la connaissance des décideurs politiques.
La présente édition de « Mali-Mètre » s’est déroulée du 05 au 17 janvier 2024 dans le district de Bamako et des capitales régionales, excepté la région de Kidal pour des raisons sécuritaires et les régions nouvellement créées. L’enquête a porté sur des thématiques liées à l’actualité sociopolitique au Mali, à savoir la transition politique en cours ; les défis et priorités des autorités de la transition ; la stabilisation et la sécurisation du Mali ; les partenariats ainsi que les échanges électorales à venir.
Selon les résultats de l’enquête sur l’évolution de la situation générale du pays, quatre Malien sur cinq (81%), pensent que la situation s’est améliorée au cours des douze derniers mois pendant que, pour un Malien sur dix (11%), la situation générale du pays est restée au même niveau. Elle s’est détériorée pour 8% des citoyens maliens. Les résultats indiquent qu’au cours des deux dernières années, les Maliens interrogés ont une opinion très positive de l’évolution du pays. Elles montrent aussi que les principaux défis auxquels le Mali est confronté sont la lutte contre l’insécurité (60%), la lutte contre l’insécurité alimentaire (52%), la lutte contre le chômage des jeunes (42%) et la lutte contre les délestages (39%). Toutefois, trois Maliens sur dix ont cité la lutte contre la pauvreté (30%) ou encore la lutte contre l’augmentation des prix (30%). Outre la sécurité qui est toujours considéré comme le défi le plus important, la situation énergétique tendue figure cette année parmi les préoccupations majeures des Maliens et Maliennes. Quant au niveau de satisfaction de la gestion de la transition, plus de neuf Malien sur dix sont satisfaits (71% très satisfaits et 25% plutôt satisfait). Quatre Maliens sur cinq font confiance à la transition (62% beaucoup confiance et 21% assez confiance). Les Maliens continuent d’exprimer un haut niveau de satisfaction à l’égard de la mise en œuvre de la transition et de ses différents acteurs. Comme les années précédentes, c’est surtout le Président de la transition qui jouit d’un taux de satisfaction élevé. Les résultats de l’enquête démontrent aussi que les Maliens sont globalement satisfaits de la coopération entre l’Etat malien et la Russie. En effet, plus de neuf Malien sur dix sont satisfaits (83% très satisfaits et 15% plutôt satisfaits) de la coopération entre les deux pays. Par rapport à l’appréciation du niveau de corruption, le niveau de corruption reste élevé pour près de sept Maliens sur dix (très élevé pour 34% et élevé pour 36%). Les principaux secteurs touchés par le phénomène de la corruption sont la police (46%), la justice (39%), la santé (34%), la mairie (34%), la douane (23%). De plus, un Malien sur dix estime que la corruption est présente dans les passations des marchés privés (19%).
En ce qui concerne l’appréciation de la décision du report des élections, plus de neuf Maliens sur dix (87%) approuvent cette décision contre 8% qui estiment qu’il s’agit d’une mauvaise décision. Les résultats indiquent que les Maliens souhaitent le retour de la paix et la sécurité (74%), l’emploi pour les jeunes (52%), de bonnes récoltes et la sécurité alimentaire dans le pays (45%) et la relance de l’économie (27%).
Sidiki Adama Dembélé
Source : Le Républicain