Après l’Iran, l’Afghanistan, la Syrie et la Libye, le Mali est, depuis, le 29 juin, la nouvelle cible des puissances criminelles. Le feu vert a été donné, lors du renouvèlement du mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), à New York. La Résolution ainsi votée par les treize (13) membres du Conseil de sécurité autorise l’OTAN à intervenir militairement au Mali. Elle se fera au nom de supposées violations des droits de l’homme. Il est dans leur intérêt de ne pas troubler l’eau qui dort. Sinon, si la digue cède, c’est toute la région qui sera embrasée.
En faisant fi des réserves formulées par Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères du Mali, le 13 juin, à New York, pour le renouvèlement d’un an du mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), l’Organisation des Nations unies (ONU) vote une Résolution qui déclare la guerre au Mali. Comme en Iran, en Afghanistan, en Syrie et la Libye, la guerre par procuration de l’ONU sera menée par l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Il n’est pas exclu que des pays africains, à la tête desquels trônent leurs gouverneurs à la peau noire, se joignent à cette coalition militaro- fasciste pour attaquer notre pays. Une guerre qui sera déclarée au nom des preuves mensongères (violation des droits de l’homme) comme ce fut le cas de l’Irak, accusé d’avoir possédé des armes nucléaires.
Pourtant, le Mali n’avait pas demandé de la mer à boire au Conseil de sécurité de l’ONU. Il exigeait, pour le renouvèlement du mandat de la MINUSMA, aux quinze membres du Conseil de sécurité, de tenir compte des trois réserves faites par le ministre Diop, le 13 juin, à la tribune des Nations unies, pour le vote de la Résolution qui devait intervenir, le mercredi 29 juin 2022. Elles portaient sur le mandat de la MINUSMA l’opposition du Mali à l’appui aérien de la Barkhane aux Casques bleus, la non- autorisation de la MINUSMA à ne pas mener des enquêtes sans l’aval des autorités maliennes. Celles-ci, selon le diplomate malien, devraient être examinées par le Conseil de sécurité en respectant la souveraineté du Mali et ses intérêts.
Notre pays estime que toute décision, qui va à l’encontre de ces propositions, sera considérée comme une atteinte à la souveraineté du Mali et une déclaration de guerre. Malheureusement les treize membres du Conseil de sécurité les ont ignorées, donnant mandat aux forces impérialistes d’envahir le Mali, à l’instar de la Libye dont le Sahel est aujourd’hui victime collatérale du chaos semé par l’OTAN dans ce pays. Et si la digue Mali venait à céder à la suite d’éventuels bombardements de l’alliance atlantique, c’est bonjour les dégâts dans la région ouest- africaine.
Depuis le 29 juin, le Mali est la nouvelle cible de l’OTAN. La Résolution votée ce jour par treize membres sur les quinze du Conseil de sécurité livre le Mali à ses agresseurs, en l’occurrence l’OTAN. La Russie et la Chine se sont abstenues. Elle donne désormais le feu vert aux forces armées de l’alliance militaire occidentale, prête à semer le chaos pour préserver ses intérêts, à attaquer et occuper militairement le Mali, en violation de sa souveraineté. Elle s’appuiera sur le prétexte fallacieux de l’ONU qui autorise la MINUSMA à procéder à des enquêtes sur les violations des droits de l’homme sur l’ensemble du territoire malien sans l’accord des autorités de la transition. Et en cas d’opposition de la part du Mali, c’est le motif trouvé pour le retour triomphal de la France sur notre sol.
La réaction du Mali ne s’est pas fait attendre après le vote de la Résolution. Selon le ministère des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop, le gouvernement malien ne répondra pas à aucune demande de la mission de l’ONU concernant les droits de l’homme au Mali. Il a déclaré que la mission de l’ONU devait rester sous l’autorité du gouvernement malien.
Stopper à tout prix l’influence russe en Afrique et isoler le Mali
Malgré cette mise en garde de l’État souverain du Mali, les membres de l’OTAN, réunis à Madrid, le 30 juin, le lendemain du vote de la Résolution, se sont rangés du côté de l’ONU. Ils se disent inquiets de l’influence grandissante de la Russie sur le flanc sud, notamment dans la zone du Sahel. Et, dans le nouveau concept stratégique adopté, lors du sommet de Madrid, ils ont clairement dit que la zone du Sahel constitue à la fois une région représentant un intérêt stratégique, mais aussi une source de menace potentielle en raison de l’instabilité qui y règne. Et pour informer leur opinion sur les intentions de l’OTAN après le sommet, le ministre espagnol des Affaires étrangères a déclaré qu’il n’excluait pas une intervention de l’OTAN au Mali. Même après un démenti, l’eau versée ne peut plus être ramassée.
Et pour mener cette guerre injuste et injustifiée contre notre pays, la carte de l’isolement du Mali est entre leurs mains. Après leur embargo, à travers leurs valets de présidents de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), les pays avec lesquels le Mali entretient de bonnes relations sont appelés à abandonner notre pays en plein. Ils ont dit apporter de l’aide à leurs partenaires. Et parmi ceux- ci, se trouve la Mauritanie. Ils veulent intégrer ce pays, qui a sauvé le Mali de leur embargo illégal, illégitime et inhumain, dans leur giron. Le ton a déjà été donné à ce sommet.
Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a annoncé un plan de soutien à la Mauritanie pour aider le pays à sécuriser ses frontières et à lutter contre la migration irrégulière et le terrorisme.
Il y a un mois, une mission de l’OTAN était au Maroc. Elle et le pays chérifien ont conclu des accords militaires pointés sur l’Algérie, un autre partenaire du Mali. Il n’y a plus de doute, le Mali et l’Algérie sont dans le viseur de l’OTAN, décidée à appliquer la force militaire dans ces deux (02) pays pour stopper l’influence russe en Afrique.
La volonté hégémonique de l’OTAN est liée à la nouvelle carte géopolitique et géostratégique qu’elle a élaborée à la fin de l’URSS, en 1991, pour satisfaire ses besoins stratégiques en matière de ressources naturelles dans les pays dits pauvres. Elle s’est toujours réalisée dans le sang des populations pauvres en utilisant des preuves mensongères pour justifier leurs guerres en faisant plus de 14 500 morts en Libye, 165 000 morts en Afghanistan, 220 000 morts en Serbie, 224 000 morts en Syrie et 1 200 000 morts en Irak. Cela ne saurait surprendre les gens qui connaissent l’histoire belliqueuse des États Unis faite d’extermination de populations autochtones, d’esclavage, de ségrégation raciale et d’agressions militaires.
C’est maintenant que la vraie guerre va commencer au Mali.
Yoro SOW