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Réseaux sociaux : À la rencontre des journalistes influenceurs

Ces confrères règnent en maîtres sur les plateformes numériques. Suivis par des milliers de personnes pour les informations, ils ont une influence certaine sur le public. Les hommes politiques et les chefs d’entreprises n’hésitent pas à s’attacher leur service

 

Derrière certaines pages des réseaux sociaux, devenues des sources d’information, se cachent souvent des entreprises de presse ou de communication digitale dirigées par des professionnels de médias.

Suivis par des milliers d’internautes, certains sont devenus célèbres en s’imposant à l’opinion. Certainement grâce à leur constance, leur productivité et la diffusion d’informations plus ou moins fiables. Ces informations peuvent être vérifiées, traitées, analysées et contextualisées par les médias traditionnels.

L’Essor est allé à la rencontre de trois de ces champions des réseaux sociaux. Il s’agit de Kassim Traoré, Malick Konaté et Mariam Diawara dite Tatou solidarité. Revue de parcours.

Les yeux toujours rivés sur son iPhone, Kassim Traoré, sans doute le journaliste le plus connu sur les réseaux sociaux, passe le clair de son temps à parcourir des plateformes numériques en quête d’informations. Le flair aidant, le patron du journal « Le Reporter » sélectionne des avis, des réactions et autres news diffusés sur les plateformes dont il est membre.

Il fouille son répertoire, compose des numéros jusqu’à découvrir la source primaire de l’information pour la confirmer et l’infirmer. C’est après cette précaution d’usage qu’il poste l’information sur ses pages de réseaux sociaux. Il possède des comptes sur Twitter, Instagram, WhatsApp et TikTok.

Dès qu’il poste une infirmation, les appels de journalistes, de politiques et autres dirigeants fusent pour en savoir davantage. «Un journaliste actif sur Facebook ne doit pas faire comme les autres du moment où il est suivi par des milliers de personnes. Je publie rarement une information qui n’a pas été vérifiée. Cela permet aussi aux Maliens de l’extérieur d’être au courant de tout ce qui se passe au pays», explique ce quadragénaire originaire de Ségou, né un 29 février 1976 à Bamako.

TRÈS POPULAIRE- Tout a commencé en 2005. C’est grâce à Facebook que Kassim Traoré s’est ouvert les portes de la notoriété sur Internet. Il y publiait les articles de son journal «Le Reporter». Tout comme ses émissions sur la Radio Kledu. «J’ai voulu attirer l’attention des gens sur la différence entre bloggeurs et autres médias (activistes et vidéomens, etc.) qui n’ont pas d’étiquette de journaliste, qui n’ont reçu aucune formation en la matière.

Je veille à donner la bonne information », précise-t-il.
La page Facebook de Kassim Traoré a atteint le nombre maximum d’abonnés autorisés (5.000). Il est le correspondant de l’Agence France Presse (AFP), de La Voix de l’Amérique, du quotidien français Le Monde. Journaliste à Radio Kledu, il y anime le «Débat politique». Parallèlement, il anime la webTV Diany.com. Ses vidéos en bambara sont aussi bien suivies.

Comment fait-il pour animer tous ces supports ? Kassim Traoré emploie 5 personnes dont 2 cameramen et 3 filles journalistes. «Nous ne bénéficions d’aucun contrat. Il y a des gens qui gagnent très bien leur vie dans ce travail, car ils ont des contrats avec des ministères, des commerçants, etc.», explique-t-il.

Ce n’est pas un hasard s’il a réussi à s’imposer sur les réseaux sociaux. L’homme compte parmi les journalistes au parcours exceptionnel. Diplômé de l’Institut de gestion et des langues appliquées aux métiers (Iglam), il a approfondi ses compétences à l’Institut de recherche en communication communautaire (IRCC) de Dakar.

Toujours dans le cadre de son perfectionnement, Kassim Traoré a effectué des stages en Europe et en Afrique notamment au journal “La Liberté” et à la radio “Fribourg” en Suisse et à Radio France internationale (RFI), en 1997. En Afrique, il a suivi des formations au Centre Norbert Zongo au Burkina Faso, à l’Institut Panos au Sénégal et à l’École de journalisme de Williamsville en Côte d’Ivoire.

Il a fréquenté aussi le Centre de l’Union internationale de la presse francophone (basé à Paris) de 2009 à 2012.


7.642 ABONNÉS-
 Quant à Mariam Diawara, elle née un 5 mai 1975 à Ségou. Celle qui se présente comme la voix des autres sur les réseaux sociaux, est connue sous le sobriquet «Tatou Solidarité» sur la page Facebook qu’elle anime. Tatou est le prénom de sa maman et solidarité pour témoigner son soutien aux malades et aux personnes vulnérables.

« Tatou Solidarité» est la promotrice de «Influenzz», une agence de marketing et de communication digitale. Elle dirige aussi VestibuleTV. Sa page Facebook est suivie par 7.642 abonnés. En fonction de son inspiration, elle traite surtout les faits de société en suivant l’actualité. Pour s’informer, elle passe beaucoup de temps sur les réseaux sociaux.

Mariée et mère de famille, Mariam Diawara considère Facebook comme un moyen de joindre le maximum de personnes afin de véhiculer ses messages. Diplômée de l’École nationale d’administration (ENA), option droit en 1999, elle dit avoir suivi une formation en communication marketing en France, en 2002.

Le journaliste blogueur, Malick Konaté, est le benjamin de nos trois célèbres influenceurs.
Rencontré un mercredi à son bureau sis à Magnambougou Faso Kanu, en Commune VI, le natif de Koulikoro (né un 14 mars 1990) semble se distinguer par son audace. Ses amis l’appellent d’ailleurs par le sobriquet «Ladji Karato» (Ladji le téméraire).

Passionné de journalisme depuis sa tendre enfance, il a fréquenté le Lycée technique de Bamako avant de s’inscrire à la Faculté des sciences économiques et de gestion (FSEG). Ce trentenaire pratique le métier de journaliste, depuis dix ans. Constatant une faible présence des médias maliens sur la toile, Malick Konaté a décidé de s’intéresser aux médias numériques.

Très vite, il comprend que les gens se donnent à peine le temps de cliquer sur les liens des articles publiés sur un blog ou un site Internet. Malick Konaté se tourne alors vers des plateformes sociales comme Facebook, Twitter, et Youtube. Sur ces canaux d’expression et de diffusion, il fait des publications sur l’actualité politique, sécuritaire et la gouvernance. Il est aussi le promoteur du site Internet horontv.ml.

DES PUBLICATIONS UTILES- Malick Konaté conçoit et diffuse des vidéos sur Youtube (16.000 abonnés) et sur ses comptes personnels. Son compte Twitter capitalise près de 70.000 abonnés. Selon lui, son compte est le deuxième le plus populaire après celui du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop. Il se targue de compter des hommes politiques et des dirigeants des organismes internationaux parmi ses abonnés. Il en est de même sur Facebook.

« S’il y a autant de visiteurs sur nos pages et plateformes, c’est parce que nous avons pu, au fil du temps, assurer la fiabilité des productions, des sujets traités. Les visiteurs s’identifient aussi à ce que nous faisons », analyse Malick Konaté qui assure que «les informations sont vérifiées à plusieurs niveaux avant d’être publiées ». Il dispose d’une équipe de 11 personnes dont 6 filles, tous reporters et journalistes-réalisateurs.

Lecteur de Malick Konaté, Issiaka Tamboura confirme que ses publications sont utiles. «Il traite de bons sujets de société utiles aux lecteurs et ses opinions ont un impact réel sur les abonnés. Il leur donne envie de toujours visiter ses plateformes», commente ce fidèle lecteur.

Malick Konaté a participé à plusieurs formations et concours de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), de Radio France internationale (RFI) et de Canal France international (CFI). Avant de voler de ses propres ailes, il fut journaliste reporter à Énergie TV. Il a intégré ensuite le groupe Afrik.com où il a travaillé comme reporter, agent commercial, rédacteur en chef et directeur général.

Ces expériences acquises, l’ont encouragé à créer son entreprise dénommée Mak/com. Grâce à ses pages et sites, sa notoriété continue de grimper. Des organes de presse internationaux lui proposent le poste de correspondant ou de pigiste. Au Mali, il collabore avec plusieurs chaînes de télévision.

Fadi CISSÉ

Source : L’ESSOR

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