Le Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) est l’une de première étape de l’accord de paix vers l’armée malienne reconstituée par ex rebelles et soldats issus de l’armée régulière. A Tombouctou, ce mécanisme est en place depuis bientôt deux mois à Tombouctou, mais les conditions de vie des troupes laissent à désirer.
Il est d’habitude au Mali que des institutions, des instances, etc., soit mises en place pour une cause ou une autre, mais toujours est-il qu’avant que les conditions ne soient réunies, les choses trainent beaucoup. Cela fait très souvent des frustrés. Le cas du MOC en est un exemple et il y a souvent des situations inconfortables qui poussent les hommes à des agissements involontaires.
Ce qui explique les actes de banditisme nocturnes et les braquages sur les routes selon certains habitants de Tombouctou. Il y a même eu des tensions qui ont poussé à la brûlure du drapeau dans l’enceinte du camp pendant la nuit. La cause en était que les salaires étaient en retard. Pour éviter un éventuel soulèvement des hommes, la MINUSMA leur retire leurs armes, qu’elle ne leur remet que pour les patrouilles. « On dort et on mange. C’est tout » Sous anonymat, O. A, sergent du MOC, nous confie : « les conditions de vie ne sont pas du tout ce qu’elles devraient être (pas de couvertures contre le froid, pas de toilettes…). Nous manquons de l’essentiel au camp. Du coup, ceux qui le peuvent partent loger en ville et se présentent juste le matin.
Il est vrai que les trois repas normaux sont fournis, mais cela ne suffit pas. Nous sommes pour la plupart des chefs de familles. Il faut nourrir les siens et le salaire vient toujours tardivement. Du coup, il faut faire d’autres travaux pour gagner de l’argent ». Au camp du MOC, les éléments ont été désarmés et ils sont de nos jours sous la sécurité du contingent burkinabé. A.S, adjudant au MOC de Tombouctou, natif de Goundam, joint par téléphone, affirme que le processus est lent. « On aurait dû trouver les moyens de faire tout de suite fonctionner le mouvement. Nous sommes venus de loin pour travailler et on nous fait asseoir ici, sans armes. Il faut chaque matin se présenter alors qu’il n’y a rien à faire. Ni de patrouille, ni de formation. On dort et on mange.
C’est tout », se plaint-il. Au commandement, les discours sont tout autres On assure que les conditions sont bien réunies mais que ce sont plutôt les éléments qui ne respectent pas les consignes. « Soit il manque les chaussures, soit le treillis » On assure que la dotation normale (Trois paires de rangers, trois tenues militaires, trois tubes de dentifrice, trois brosses à dents, des savons, un gant de toilette, une paire de tongs, une natte et un tapis de prière, une couverture et un lit picot) a été fourni à chacun, mais que certains l’ont vendue pour couvrir d’autres besoins.
En effet, il n’est pas rare de rencontrer des éléments du MOC en tenue peu convenable en ville. Soit il manque les chaussures, soit le treillis. Des actes susceptibles de sanctions par la hiérarchie, car le port d’une tenue correcte est une obligation pour chaque élément, afin de se distinguer des autres et de se mettre à l’abri de tout préjudice. Il revient donc à la hiérarchie de prendre ses responsabilités et à la MINUSMA de se doter des moyens adéquats pour mettre les hommes dans les conditions optimales pour leur permettre de réellement commencer le travail pour lequel ils ont été recrutés.
Source: nordsudjournal