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Report du référendum : ces raisons fallacieuses

Initialement prévu pour le 19 mars 2023, le référendum constitutionnel n’aura plus finalement lieu à cette date. Ce report est motivé, au ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, par le fait que tous les démembrements de l’Autorité indépendante de Gestion des Elections (AIGE) ne sont pas encore installés. Il y a aussi le retard dans la réorganisation administrative et territoriale, ainsi que dans la confection de la  carte nationale d’identité biométrique sécurisée devant servir de carte d’électeur.

Oui, de façon générale, ces raisons sont valables pour reporter un processus électoral qui se doit être le plus transparent et crédible possible. Mais, il faut le dire, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga, doit encore serrer la ceinture. Un processus électoral ne se gagne pas sous le climatiseur et dans un discours.

Certes, le processus électoral implique l’ensemble du gouvernement, mais  son organisation technique et matérielle est et demeure du ressort du colonel Abdoulaye Maïga, en sa qualité du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, qui doit avoir une capacité ou une probité intellectuelle, morale et professionnelle lui permettant de bénéficier au mieux de la confiance et de l’accompagnement de tous les acteurs du processus. A défaut de cela, le colonel aura échoué dans sa mission.

Normalement, dans la gestion d’un pouvoir exécutif, il y a toujours des missions transversales qui peuvent impliquer deux à plusieurs départements ministériels à la fois. Mais, il y a aussi des missions spécifiques assignées à chaque ministre par lesquelles, il  est appelé à être évalué le moment voulu.

Parmi les missions spécifiques assignées au ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, il y a bien l’organisation technique et matérielle des élections à bonne date, conformément au chronogramme de la transition. Logiquement, l’installation des démembrements de l’Autorité Indépendante de Gestion des Elections (AIGE) et la confection de la carte nationale d’identité biométrique sécurisée devant servir de carte d’électeur font partie des aspects techniques dans l’organisation d’une élection et devrait forcément faire objet de larges réflexions entre des vrais experts lors de l’élaboration du chronogramme électoral.

En ce qui concerne la réorganisation administrative et territoriale, en vérité, ce processus ne peut en aucune manière entraver la bonne tenue d’une élection, sauf en cas de mauvaise foi des acteurs impliqués dans son organisation.

La manière la plus responsable pour le colonel Abdoulaye Maïga et même pour l’ensemble du gouvernement, c’était de dire sans gêne, ni honte que le président de la Transition a jugé nécessaire le report du scrutin du référendum pour permettre à tous les Maliens et Maliennes de connaître davantage le contenu du projet de Constitution avant de le voter ou de ne pas le voter.

Cette démarche, qui pouvait être jugée plus inclusive, devrait sûrement renforcer le gouvernement  dans sa position qui consiste à impliquer toutes les forces vives de la nation dans la prise de décisions importantes concernant la gestion du pays. Mais hélas !

Ousmane BALLO

Source : Ziré

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